de Matt Ross (E.-U., 1h58) avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George Mackay...
Un père de famille survivaliste radical se résigne à quitter sa forêt avec ses six enfants pour assister aux obsèques de son épouse – leur mère. En découle une confrontation initiatique avec la prétendue "civilisation", ainsi que les proches de la défunte, hostiles à son choix d'existence...
La présence de Viggo Mortensen au générique aurait dû nous mettre la puce à l'oreille : Captain Fantastic tranche avec ces faux films indé fabriqués par les studios dégueulant de mièvrerie et d'archétypes middle-class – telle l'escroquerie aux bons sentiments Little Miss Sunshine, pour ne pas la citer.
Le doute subsiste pourtant lorsque la petite famille abandonne son cocon über-rousseauiste pour embarquer à bord de Steve, le car post-hippie : la succession de sketches montrant à quel point les (magnifiques) enfants super-éduqués valent bien mieux que tous les dégénérés rencontrés au fil du chemin, se révèle en effet un peu longuette.
On croit ensuite deviner une issue réglée comme du papier à musique de feu de camp. Mais l'histoire, dans un soubresaut étonnant, offre aux personnages un dénouement si éloigné des chemins balisés et de la norme (du pur détournement de poncifs) que le film y gagne en authenticité, en sincérité tout en conservant sa part sauvage et mystique. Une très belle surprise.