de Alex Anwandter (Chil., int. -12 ans, 1h21) avec Sergio Hernandez, Andrew Bargsted, Jaime Leva...
Orphelin de mère, Pablo vit à Santiago du Chili avec son père Juan. Adolescent taciturne, il aime se travestir en imitant ses idoles de cabaret. Un jour, Pablo est agressé par des "camarades", le laissant inconscient et défiguré. Un crime impuni qui oblige Juan à se saigner pour le soigner...
Une société banalisant – et minorant – une agression homophobe, où la couverture sociale des victimes n'est pas garantie ; où un chef d'entreprise peut gruger son collaborateur de 20 ans (ça c'est en prime), voilà qui fait rêver... Ce visage du Chili, pourtant débarrassé de Pinochet, on aurait aimé ne pas le voir et Alex Anwandter nous le sert sur un plateau.
Cri de dépit et de révolte, son film-édito vaut surtout pour la trajectoire du père, personnage qui s'incarne vraiment dans la seconde moitié, après une mise en place poussive. Un peu trop sûr de "tenir" son film par la seule force de son sujet, le réalisateur ne déploie des idées de cinéma qu'à la toute fin. Une bien triste récompense.