Exposition / Zoom sur la nouvelle exposition du Musée de Grenoble consacrée aux « chefs-d'œuvre dessinés du XIXe siècle » issus de ses collections.
Malgré ce que son titre peut laisser croire, De Delacroix à Gauguin, chefs-d'œuvre dessinés du XIXe siècle du Musée de Grenoble n'a rien d'une exposition blockbuster comme l'institution grenobloise a pu produire par le passé. Déjà parce qu'un dessin est par nature plus humble qu'une peinture ; et surtout parce que les deux stars que sont Delacroix et Gauguin ne sont finalement pas si présentes que ça dans la centaine de pièces montrées. Il n'y a pas exemple qu'un Gauguin (mais double face), dévoilé en fin de parcours au centre d'une salle, comme un véritable trophée – et il y a de quoi, tant ce Te nave nave fenua, représentant une sorte d'Ève tahitienne, est sublime.
Regroupées par thème (le renouveau de la peinture religieuse, les séductions de l'Orient, le sentiment de la nature, onirisme et symbolisme...), les œuvres, pour la plupart françaises, sont soit des travaux préparatoires en vue de futurs tableaux, soit des dessins qui se suffisent à eux-mêmes – ce qui explique la faible renommée de certains de ces artistes qui n'allaient pas vers la grande peinture potentiellement source de gloire.
Avec cette exposition terminant le projet, entamé en 2006, de valorisation de son impressionnant (mais peu connu) fonds de dessins anciens, le musée propose ainsi une déambulation savamment argumentée (il faut vraiment lire les textes de chaque salle, voire même opter pour une visite guidée) au cœur d'un siècle historiquement riche qui a vu l'art se renouveler profondément. Humble certes, mais non moins passionnant.
De Delacroix à Gauguin, chefs-d'œuvre dessinés du XIXe siècle
Au Musée de Grenoble jusqu'au dimanche 17 juin