Théâtre / Pour sa dernière création dans les murs du Petit 38, la metteuse en scène Chantal Morel déclare sa flamme à une figure du romantisme allemand.
Voilà, c'est la dernière création pour la metteuse en scène phare de Grenoble Chantal Morel dans les murs du Petit 38, tout petit lieu du quartier Saint-Laurent qu'elle a fait vivre pendant plus de 20 ans. Aujourd'hui, elle a décidé d'en laisser les clés au jeune collectif Midi/Minuit, pour voguer vers de nouvelles aventures théâtrales ici ou là (elle n'a pas voulu nous en dire plus).
Mais avant de s'échapper, elle livre donc une ultime pièce, sur un auteur qu'elle affectionne depuis longtemps : Friedrich Hölderlin. Un poète et philosophe allemand qui vécut entre le XVIIIe et le XIXe siècle, en plein romantisme. Une figure importante de la littérature allemande (mais certes moins connue que Goethe) qu'elle choisit d'approcher sous l'aspect biographique, en retraçant sa vie (plutôt que de donner à entendre sa prose).
Un choix qui aurait pu donner un spectacle austère ou didactique, surtout si on ne connaît pas Hölderlin : c'est à tout l'inverse que nous sommes conviés. Dans une très belle scénographie en bois avec laquelle elles s'amusent, deux comédiennes campent tour à tour le poète et ses proches, pour nous retranscrire la fièvre de celui que sa mère aurait bien vu pasteur mais qui, lui, préféra la liberté créatrice.
Le Chagrin d'Hölderlin est alors plus qu'un simple biopic théâtral : c'est une véritable déclaration d'amour à l'homme de lettres, en tout juste 1h30.
Le Chagrin d'Hölderlin
Au Petit 38 jusqu'au dimanche 12 février