De Solveig Anspach (Fr, 1h27) avec Florence Loiret-Caille, Didda Jonsdottir...
L'ambition de Solveig Anspach est ici ni plus ni moins de croquer la bourgeoisie bohème d'aujourd'hui, tout en peignant le portrait d'une femme encore jeune et déjà veuve, incapable de trouver la bonne distance pour faire son deuil. Le choix de Montreuil, terreau de prédilection des bobos parisiens, n'est pas anodin : à la fois urbaine et pavillonnaire, la ville donne à cette comédie douce-amère un petit exotisme, renforcé par la présence de deux comédiens islandais et d'un... phoque, créature bizarre et comédien imprévisible.
Tout cela donne lieu à des vignettes sympathiques et inoffensives, qui se laissent suivre même si Anspach semble accumuler les scènes plutôt que de construire une dramaturgie, ce que la fin, rassemblement expéditif de tous les personnages loin de leur territoire, souligne par son caractère arbitraire.
Christophe Chabert