De Brigitte Sy (FR, 1h37) avec Leïla Bekhti, Reda Kateb...
Leïla Bekhti est une actrice fascinante qui, film après film (des comédies populaires, du cinéma d'auteur, des pubs pour du colorant à cheveux...), impose une présence magnétique. Dans L'Astragale, elle forme un duo efficace avec Reda Kateb, autre nouvelle figure remarquée du cinéma français.
Le charme du deuxième long métrage de Brigitte Sy, ancienne compagne de Philippe Garrel, découle aussi bien de la rencontre entre les deux comédiens que de l'amour fou qui réunira les deux personnages. Elle vient de s'évader de prison à tout juste 19 ans (et, dans sa fuite, s'est cassé l'astragale, os du pied qui donne son titre au film) ; lui, repris de justice, la recueille mais ne peut rester à ses côtés. Leur romance sera donc en pointillé, alors qu'elle ne rêve que de le retrouver.
Basé sur le roman autobiographie d'Albertine Sarrazin, L'Astragale se place délibérément du côté des sentiments avec en point d'ancrage ce personnage de femme libre que la société de la fin des années 1950 veut faire taire. Pourquoi pas.
Mais malgré un joli noir et blanc, des décors d'époque et un maximum de clopes fumées en 1h30, Brigitte Sy peine à insuffler de la fougue dans son récit, certes agréable à suivre mais beaucoup trop lisse pour prendre aux tripes. En résulte un film pudique ou ennuyeux selon que l'on veuille voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.
Aurélien Martinez