Hyménoptère centenaire défiant toutes les lois zoologiques et cinématographiques, la Fourmi sort en cette fin d'été de trois ans d'hibernation, en ayant de surcroît accompli une métamorphose...
C'est une drôle de bête à trois salles qui (r)ouvre ses portes à Lyon. Sauvée de l'extinction en 2012, elle appartient à une espèce très menacée : celle des cinémas d'art et d'essai de quartier, qui n'ont cessé de péricliter depuis vingt ans. Passé sous pavillon Institut Lumière et rénové sous houlette de l'architecte Gilbert Long, le petit complexe de la rue Pierre-Corneille (ses trois écrans sont dotés respectivement de 63, 39 et 34 places) constitue le premier vaisseau de l'armada Cinémas Lumière, qui devrait compter les CNP en plus.
Si Sylvie Da Rocha dirige cette entité, la programmation est effectuée par le très actif Martin Bidou — à la manœuvre au Louxor à Paris, notamment. Dans deux salles, la ligne éditoriale longtemps entretenue par l'ancien maître des lieux François Keuroghlian semble respectée, à savoir la continuation de films : Love and Mercy, Amy, Comme un avion, Aferim! ou le documentaire Eau argentée, prolongent ainsi leur carrière.
S'intercalent entre les séances des œuvres jeune public (Shaun le mouton, Les Petits Canards de papier) ou de patrimoine (Les Enfants du paradis, Au nom du peuple italien). Quant au dernier écran, il est réservé à une sortie nationale, en l'occurence The Lesson, qui bénéficie de l'exposition maximale de cinq projections quotidiennes.
La Fourmi
68 rue Pierre-Corneille, Lyon 3e