Refaites-vous la route des vins pour présenter votre film ?
La stratégie de notre distributeur étant de ne faire aucune avant-première, nous n'allons que dans les cinémas nous suivant depuis le début ou que nous aimons bien, comme le Comœdia à Lyon. Comme nous nous voyons rarement [Delépine vit à Angoulême, Kervern à Paris, NDLR], ça nous permet aussi de réfléchir au film suivant. On écrit au dernier moment, lorsque l'on a une trame sûre. En ce moment, on tourne autour d'un sujet sans l'atteindre. Mais on a tourné autour de Saint Amour au moins quatre ans avant de le concrétiser.
Le tournage au Salon de l'Agriculture a-t-il été aisé ?
C'est un truc de dingue : vingt minutes du film ont été tournées en deux jours et demi là-bas, quasiment en caméra cachée, avec des acteurs à forte personnalité. On a obtenu l'accord du Salon... pour tourner des ambiances, pas pour des scènes de comédie — elles devaient être réalisées en studio. Mais en studio, ça perd tellement de charme, de force, de vie... Pour les films précédents, on avait pris le parti de plans-séquences assez léchés, avec des formes de tableaux cinématographiques. On s'est doté ici d'une seconde caméra : ça a changé la donne, et il a fallu conserver ce style sur l'ensemble du film.
Qui a eu l'idée de confier l'affiche à Floc'h ?
Notre distributeur, encore lui ! Les photos de tournage étaient bien, mais toujours à côté de la plaque, car aucune n'était posée. Là, au moins, c'est une vraie affiche. Et on a le regard qui s'arrête, avec ce verre de vin offert...
Propos recueillis par VR