Art Contemporain / Au sein de ses très beaux nouveaux espaces d'exposition, la Fondation Bullukian nous propose de redécouvrir l'œuvre méconnue de Léon Tutundjian. Œuvre d'une rare délicatesse.
Après d'importants travaux, la Fondation Bullukian a plus que doublé ses surfaces d'expositions, disposant maintenant de deux espaces, séparés par un grand jardin intérieur, de 130 m² chacun. Et devient du coup l'un des centres d'art en libre accès parmi les plus grands et les plus agréables de Lyon ! On peut y découvrir actuellement deux expositions : l'une consacrée à Alberto Di Fabio (né en 1966 en Italie) et ses peintures bio-morphes, l'autre à son aîné Léon Tutundjian (1905-1968) et à son œuvre polymorphe (collages, sculptures, dessins, peintures). C'est ce dernier qui a le plus attiré notre attention, par la précision poétique et poignante de son univers.
La vie, la géométrie
Né en Arménie, émigré en France en 1923, Léon Tutundjian a traversé toutes les avant-gardes de son époque avec son talent propre : abstraction, cubisme, tachisme, surréalisme... Mais son caractère bien trempé, dit-on, lui a joué des tours dans ses relations professionnelles et ce n'est que très tardivement que musées et institutions (Centre Pompidou, Musée de Grenoble...) se sont penchés sur lui, sur ses sculptures notamment.
La Fondation Bullukian propose une petite et fort agréable synthèse de sa carrière, et l'on découvre très vite sa propension propre à marier ensemble des formes d'ordre géométrique à des formes beaucoup plus organiques. Le cercle est aussi l'une de ses obsessions, devenant tour à tour œil, trouée ou passage, cellule organique, sphère cosmique... Trois encres sur papier, datant de la fin des années 1920, constituent selon nous l'un des moments les plus émouvants de l'exposition, avec de simples formes géométriques baignant dans une sorte de poudroiement de petits points obscurs.
Léon Tutundjian / Alberto Di Fabio
À la Fondation Bullukian jusqu'au 23 février