Mercato / Christian Schiaretti laisse sa place à Jean Bellorini à la tête du Théâtre National Populaire.
En cet alignement historique des planètes où les institutions culturelles de la métropole lyonnaise changent de visages (Subsistances, Point du Jour, Célestins pour moitié à l'hiver dernier, mais aussi Villa Gillet, École des Beaux-Arts, bientôt l'Opéra...), la nouvelle direction du TNP n'est pas la moins scrutée. Au terme d'un long processus de recrutement, c'est Jean Bellorini qui prendra les manettes de ce paquebot de la décentralisation et mettra ainsi un terme à dix-huit années d'occupation des lieux par Christian Schiaretti – quoiqu'il soit encore missionné par le ministère de la Culture pour célébrer le centenaire de la création du TNP (alors parisien) en novembre prochain.
Jean Bellorini, 38 ans, est depuis 2014 à la tête du CDN Gérard-Philipe de Saint-Denis. Comédien de formation, metteur en scène, créateur lumières, il est aussi scénographe (à l'instar de Marc Lainé au CDN de Valence ou Stéphane Braunschweig à l'Odéon). Au TNP, il a pour projet d'associer les artistes Joël Pommerat, Tiphaine Raffier, André Markowicz, Thierry Thieû Niang et Lilo Baur et d'en faire « un théâtre de création d'envergure, privilégiant les grandes formes, les grands plateaux, montrant une ambition internationale, tout en cultivant un ancrage territorial fort ». Sa première saison sera en 2020-21.
Pour l'heure, ses créations de 2018 passent par là : Un instant, d'après Marcel Proust est programmée au Théâtre de la Croix-Rousse – où il avait déjà donné Paroles gelées et La Bonne Âme de Se-Tchouan – et Vie et mort de mère Hollunder (à Villefranche, en novembre). Fidèle aux grands auteurs qu'il sert avec un sens du plateau indéniable, il pourra aussi s'emparer des semaines de "bienvenue" laissées vacantes au TNP en juin prochain. Et en juillet, il sera dans la Cour d'honneur du Palais des Papes d'Avignon avec Orfeo, d'après la fable du 15e siècle d'Ange Politien.