Rock / Alors qu'on nous promet, comme chaque année certes, une rentrée sociale pas piquée des syndicats, propre à faire ravaler sa réforme des retraites et son bouclier fiscal à qui de droit parce que ah, ça ira, ça ira, ça ira, on pourra sans nul doute compter sur Jello Biafra pour annoncer la couleur, rouge, dès la fin août. En effet, les vacances ne seront pas encore terminées que l'ex-leader des Dead Kennedys rendra visite au Kao (ben tiens) avec la verve politique et musicale qu'on lui connaît. Punk dans l'âme, Eric Reed Boucher, de son vrai nom (le faux étant une association entre une célèbre gélatine américaine qui bat des records d'additifs et une région du Nigeria où l'on a eu coutume de crever de faim), fut non seulement un héraut du hardcore californien mais également un activiste politique de premier ordre contre la guerre du Vietnam, Ronald Reagan ou le sommet de l'OMS de Seattle en 1999 (liste non exhaustive). À l'âge de 21 ans, en 1979, il termina même quatrième des élections municipales de San Francisco. Artistiquement, en plus de son rôle de chef de file du punk américain engagé des années 80 avec Dead Kennedys, il fut l'un des pionniers du spoken word, cette forme de poésie orale et musicale souvent revendicative et cousine du rap. Pas rangé des voitures et membre du parti vert américain, c'est avec son cœur rouge que Jello Biafra, brouillé avec ses ex-collègues des Dead Kennedys, emmène désormais son groupe The Guantanamo School of Medicine. Le réveil musculaire et cérébral idéal avant les joutes syndicales de la rentrée.
Jello Biafra and The Guantanamo School of MedicineAu Ninkasi Kao, mardi 25 août.