Entretien / Emmanuel Meirieu, metteur en scène de "De beaux lendemains".Propos recueillis par CC
Emmanuel Meirieu : La première étape, c'est le film d'Atom Egoyan. Je découvre toujours des textes par le cinéma... J'avais découvert le roman "Ressusciter les morts" avec son adaptation par Scorsese "À tombeau ouvert", je l'avais créé au Théâtre de l'Élysée comme un monologue face caméra ; le roman de Banks était sur le même principe, quatre voix off face caméra.Vous travaillez pour la première fois avec des acteurs très connus et qui ne sont pas familiers de votre univers — Richard Berry, Nicole Garcia, Hippolyte Girardot, Judith Chemla...
J'avais envie de travailler avec ces acteurs qui me font rêver. Il faut remplir 1200 places, donc avoir une belle affiche, cela aide, d'autant plus que j'ai choisi l'histoire la plus anxiogène qui soit, la mort de quatorze enfants. Le spectacle sera émouvant et doux à regarder, mais le sujet peut refroidir beaucoup de gens.Vous disiez vouloir créer sur scène des événements de théâtre...
Il en fallait pour rythmer, muscler... C'est principalement de la parole, même si l'acteur est là, si on a le personnage sous nos yeux. Mais il fallait créer des événements, de l'action. Il faut aussi créer de l'image avec le décor, évoquer l'ambiance avec le sound design de l'accident, faire du spectacle avec la musique et un pianiste en live.Vous avez choisi d'utiliser le panorama de l'Odéon comme fond de décor...
Je n'ai pas mis de fond, j'ai fait enlever les loges, je voulais le site vraiment nu. Je voulais la ville en fond, les dix mètres de vide, le ciel à 180 degrés. Cela peut être très beau de voir un personnage se raconter très simplement dans un univers vide, cela peut avoir une vraie ampleur. On a donc recréé le lac gelé, où les survivants viennent prendre la parole six mois après. C'est une situation de théâtre.De beaux lendemains
À l'Odéon de Fourvière, du samedi 19 au mardi 22 juin.