Café-Théâtre / Elle est jeune, drôle et l'une des humoristes les plus douées de sa génération. Cinq soirs par semaine, sur la mini-scène du Boui-Boui, Thaïs déclame son Hymne à la joie avec verve et légèreté.
Elle porte toujours un jean, un t-shirt noir un peu ample et des baskets qu'elle « use jusqu'à la semelle ». Elle a une voix qui porte, un débit kalachnikov (mais ultra-limpide) et un charme qui opère très vite. Dès les premières minutes, les spectateurs ont les yeux braqués sur cette petite boule d'énergie de 24 ans qui enchaîne avec dérision des scènes de galères du quotidien. Le ton est vif, les répliques piquantes et l'humour décapant.
Thaïs prend des cuites, s'essaie aux sites de rencontre – mais refuse de mettre une photo duckface –, s'extirpe du lit d'un mec (moche) rencontré la veille et dont elle ne se rappelle même plus le prénom, n'aime pas aller chez sa gynéco et a déjà affronté le regard moralisateur de la pharmacienne – et des jeunes mamans en pénurie de lait maternel – à 6 heures du matin lorsqu'elle demande discrètement la pilule du lendemain.
Elle alterne avec une facilité déconcertante voix suave (dans le métro face au contrôleur) et criarde (quand elle campe Gisèle, une mère célibataire de sept enfants qui témoigne de son quotidien dans Confessions Intimes). Chaque geste est précis, chaque parole est maîtrisée.
Depuis une dizaine d'années, l'humoriste écume les scènes lyonnaises. Impro, danse, chant, théâtre... Elle s'essaie à tout. Jocelyn Flipo – aujourd'hui son manager – voit très vite son potentiel et lui conseille de se lancer et d'écrire ses premiers sketchs.
Elle collabore aujourd'hui avec Stéphane Casez – metteur en scène d'Alex Ramirès et qui a produit notamment Stéphane Guillon – qui la considère comme « l'une des artistes les plus douées qu'il m'ait été donné de rencontrer. Thaïs m'impressionne par sa qualité de jeu, son talent d'écriture et sa palette artistique : elle danse, elle chante, elle joue. Et il est pourtant très difficile de m'impressionner ! Elle a tout ce qu'il faut pour réussir » explique-t-il, avant de préciser que « rien n'est jamais gagné dans le métier du spectacle, véritable parcours d'obstacles. Il y a beaucoup d'appelés, peu d'élus. »
Hymne à la Joie
Au Boui Boui du mardi au samedi à 20h15 jusqu'au 30 décembre
Festivals Les Lions du Rire
Du 12 et 13 novembre