Chauvinisme jeuniste / Alors que la mode des bébés rockeurs parisiens s'essouffle sans avoir réellement galopé, des jeunes pousses grenobloises leur en remontrent avec une superbe conviction kamikaze.FC
Puis vient le cas des Decibelles. Un soir à EVE (le 6 mars, si vous voulez tout savoir), un adorable hurluberlu nous fonce dessus en vantant les mérites d'un power trio féminin quasi adolescent, qui aurait tout défoncé sur la même scène quelques soirs plus tôt. “Elles se font appeler les Decibelles, elles enchaînent les tubes, si y a des pains elles s'en foutent, elles y vont, elles ont même leurs chorés“. Je retranscris pêle-mêle, mais force est d'avouer que c'est à peu près ça. À l'écoute de leur single (Decibelles est là), l'usage abusif de la boîte à rythme, le caractère lénifiant des paroles répétées avec une hargne n'excluant pas une certaine candeur («Une guitare c'est féminin / une batterie c'est féminin / alors pourquoi chez les filles on n'entend rien / la musique c'est pas qu'au masculin / Decibelles est là sinon y a rien ça craint» X 5), les stridences d'un son légèrement cradingue, tout cela pousse à l'interrogation. Mais les autres morceaux s'alignent sur cette veine d'un second degré destructeur, et l'on se surprend à sourire un rien bêtement face à cette débauche de rock juvénile partant dans tous les sens. Sans complaisance malsaine aucune, on se prend de tendresse pour ces premiers essais frôlant le bon goût sans jamais y tomber (leur irrésistible apologie de la junk food en particulier). www.myspace.com/slyandthegayzwww.myspace.com/decibellesband