Les étudiants étrangers, ça représente, en moyenne, 7000 personnes à Grenoble (sur 50000 étudiants). Grenoble compte assez de bars pour leurs permettrent de bien faire la fête. Mais la tendance reste la même : les bars branchés du centre ville. Et face au London Pub, qui peut rivaliser ? En suivant quelques fêtard internationaux, on s'est fait une petite idée. Valentine Perazio
C'est sûr, le London Pub tout le monde connaît. Le Petit London est devenu grand, et depuis onze ans déjà, le pub de la rue Brocherie est une institution pour le fêtard international. Smaïn, le patron, a fait le tour du monde, et revient à Grenoble avec la volonté de recréer un établissement de tradition anglaise. Et ça marche. Tous les serveurs sont bilingues et font copains-copains avec les clients. Les serveurs, mexicains, anglais, turcs ou brésiliens selon la saison, ne restent pas derrière le bar. Ils vont dans la foule des buveurs de la soirée. «On fait la fête avec eux, on leur demande quel genre de musique ils veulent, on sort en boîte avec eux. Et on essaye de les aider à tout point de vue, que ce soit pour des papiers administratifs ou des conseils sur la vie quotidienne à Grenoble», explique Sofiane, serveur au London depuis près de deux ans. Ici, l'étudiant étranger n'est pas dépaysé. Des Happy Hours à 3 euros la pinte, des soirées à thèmes (soirées Pirates, Black and White), la Ladies Night en début de semaine. Pas mal de raisons pour que l'Erasmus s'y retrouve. Pour contrôler les entrées, un videur est à la porte du bar. C'est pour préserver «une clientèle étudiante, éviter les mecs bourrés». Petites recommandations donc : venir avec des filles est indispensable, parler une autre langue est conseillé, ne pas avoir peur du monde est un plus. En tout cas, Smaïn, lui, est toujours derrière les platines. Plutôt rock anglais, house vers 23 heures. Demandez la musique qui vous plait, il tentera de vous faire satisfaire. Autre chose que le London Pub ?On a beau chercher, l'étudiant étranger est sans cesse attiré par les ambiances “internationales“. Le Couche-Tard tient aussi sa place dans ses soirées. «Ici les serveurs sont suédois, russes. Il est obligatoire de parler anglais. C'est la langue utilisée au comptoir», précise un des barman. «Niveau musique c'est plutôt de la variété internationale, de la house. C'est une ambiance de discothèque». Autre avantage : la fermeture à 2h du matin permet de danser plus longtemps (mais du coup on rate le dernier tram...). Là aussi l'entrée est sélect, «les gens doivent être présentables» (sic). Christine, étudiante américaine, préfère aller au Bukana (sur les quais). «Au moins, là-bas on peut discuter. Dans les bars comme le Couche-Tard, il y a trop de monde, trop d'étudiants étrangers, trop de fumée». On sent aussi l'ambiance anglo-saxonne : drapeaux au plafond, serveur à l'accent anglais, match de football américain à la télé. Le bar garde une ambiance plus décontractée. Pas de videurs à l'entrée. «La porte est ouverte tout le temps. Tong, jeans, tous les styles sont permis, si vous voulez venir vous éclater !», précise Ross, étudiant américain, et serveur occasionnel. Un avantage : le bar est ouvert 7 jours sur 7 de 18h à 2h du matin. On peut se retrouver pour des soirées originales : soirée libanaise la semaine dernière, parce que ici «on aime bien fêter les nationalités». Et surtout les boissons ne sont pas trop chères - le cocktail est à 3 ou 4 euros (essayez voir le Magnus : vodka, jus de citron, limonade et curaçao). Les asso prennent les choses en mainDepuis cinq ans déjà, l'association IntEGre s'occupe des étudiants étrangers. Basée à EVE, sur le Campus, elle propose toutes sortes de services. Et chaque semaine un rendez-vous est organisé dans un bar. Jamais le même. Mais parmi les plus branchés de Grenoble : le London (bien sûr), L'Estancot, le Barberousse ou le Couche-Tard. «On va aussi de plus en plus au Metropolitain. La musique est bonne et la déco sympa», explique Cédric Guetty, chargé de mission. Des soirées comme Bastille by night sont organisées régulièrement. Au CUEF (Centre Universitaire d'Études Françaises) aussi on prend soin des étrangers venus apprendre le FLE (Français Langues Étrangères). Vincent Schiavinato, animateur du service culture et loisirs, organise des soirées internationales «deux fois par an. On loue une grande salle, tout le monde arrive avec un plat de chez lui. Environ 100 à 200 personnes se retrouvent. On mange et on danse».Peu de discothèque et des soirées à la maisonPlus excentré, le Loco Mosquito est un autre lieu où les étudiants étrangers se retrouvent. Au bout de la rue Thiers, au numéro 56. Là, c'est ambiance latino. Aline et Diogo, tout droit arrivés du Brésil, s'y sont rendus dès leur première semaine à Grenoble. «On en avait entendu parler par un ami au Brésil, alors on est venu !». Argentins, brésiliens, mexicains, ici on pratique l'espagnol. Les conso ne sont pas chères et des cours de salsa gratuits permettent de s'initier à la culture sud-américaine. Mais comme tous les étudiants, les Erasmus ont quelques soucis d'argent (surtout avec trois à quatre soirées dans la semaine). Pour Caroline, c'est clair «c'est beaucoup moins cher de faire les soirées à la résidence universitaire ou chez des amis». Selon Lauren, canadienne, et Fiona, écossaise, «on fait souvent la fête chez nous, nous sommes neuf dans l'appartement alors c'est toujours la fête ! C'est un ancien hôtel, il y a de la place». Car les étudiants étrangers sont catégoriques : il faut beaucoup dépenser pour sortir dans Grenoble. La boîte de nuit est presque proscrite. Même si certains bars donnent des entrées gratuites pour le Vertigo ou le Vieux Manoir, «les consos dans les disco sont trop chères, résume Cerise, à Grenoble depuis septembre. Deux consos ça fait tout de suite 20 euros». Et de toute façon les soirées en ville se terminent un peu trop tôt. Il faut pouvoir attraper le dernier tram, avant 1h30 du mat.