Panorama / Autour de son excellentissime tête d'affiche Steve Reich, cette édition des 38e Rugissants impose une programmation intelligemment élaborée autour du minimalisme musical sous toutes ses formes. François Cau
Sans renier pour autant le reste de la plantureuse sélection de cette 18e édition, la venue de Steve Reich constitue à n'en point douter la figure de proue. Pour son 70e anniversaire, l'un des plus grands musiciens américains contemporains honorera Grenoble de sa visite quelques jours seulement après son passage à la Cité de la Musique parisienne, pour un programme encore plus fourni. Outre la soirée Steve Reich and Musicians à la MC2 (voir encadré ci-contre), la soirée African Rythms (le 25 novembre) célèbrera cette influence majeure de sa musique en offrant notamment à l'écoute deux de ses œuvres pour percussions (Clapping Music et Music for Pieces of Wood – suivies d'études pour piano du regretté György Ligeti), et le bouquet final incorporera sa splendide Desert Music, suivie de près par New York, concerto infiniment prometteur du britannique Gavin Bryars. Pierres de voûte incontestables de la musique minimaliste, les sonorités indiennes seront une nouvelle fois à l'honneur via deux temps forts. Tout d'abord avec la très alléchante création Sarangî Strings Sound Sytem, où le maître indien de cet instrument à corde, Dhruba Ghosh, se mêlera à l'Ensemble Musiques Nouvelles, à Jean-Paul Dessy et DJ Olive ; puis avec la performance très attendue de Debashish Bhattacharya, guitariste virtuose (jouant occasionnellement sur une guitare à 24 cordes de sa création) en duo avec les tablas de Subhashis Bhattacharya, avant d'être rejoint à l'issue du live par l'imparable René Lacaille.OuverturesAu beau milieu de ces concerts aux échos vertigineux, le jeune public ne sera pas oublié. Deux rendez-vous bien distincts lui seront proposés : le spectacle d'ouverture à l'Heure Bleue, Naissances, murmures du tout début des choses par la compagnie La Voix du Hérisson ; une ode au miracle de la nativité humaine et animale pour voix, guitare et un paysage d'images à destination du très jeune public – on émettra cependant une réserve d'après quelques extraits vidéo aperçus, où les séquences documentaires montrant bon nombre d'animaux mettre bas semblent traumatiser les plus jeunes spectateurs... L'Hexagone accueillera de son côté l'imposante logistique de Hop et Rats ! de Thierry Pécou, dans une mise en scène de Ivan Morane, ou la métamorphose d'une cité “grisâtre“ en célébration vivante des pratiques artistiques. On évoquera enfin pêle-mêle les créations du collectif Ici-Même, le live Sekar Wangi au Musée Dauphinois ou enfin l'ambitieux Requiem supervisé par Jacques Rebotier ; sans oublier de préciser qu'il vous appartient de prendre le temps nécessaire pour plonger plus avant dans ces spirales entêtantes. Les 38e Rugissants, Festival des nouvelles musiquesDu 14 au 25 novembre, lieux diversDétail de la programmation en pages agenda