Panorama / Cette fois-ci, à moins que les foudres vengeresses d'un ouragan venu de Californie ne nous noient sous les flots, la nouvelle mouture du Cabaret Frappé devrait s'imposer définitivement dans le cœur d'albâtre des grenoblois comme l'événement phare de leur paisible été. FC
Ceci étant posé, temporisons comme des malades. L'édition 2005 avait surtout enregistré une désaffection du public au niveau de ses concerts gratuits, rendus forcément moins attrayants par une météo proprement catastrophique (croyez-moi, y a du vécu humide derrière cette phrase). Les spectateurs s'étaient néanmoins donnés rendez-vous à l'intérieur, histoire de goûter une prog' foutrement exigeante, contrepoint baroque au dispendieux live de Gilberto Gil en ouverture des hostilités. Mais fermons cette porte branlante sur le passé, pratiquons le chamanisme pour se garantir quelques éclaircies, et fonçons tête baissée dans ce beau p'tit cru. On criait sur le papier, la semaine dernière, notre désamour pour le reggae ; on s'est entre-temps fait une raison en se disant que les reggaemen, c'est comme tout, y en a forcément des biens. D'autant que ce sont les plus vaillants d'entre eux qui se retrouvent réunis ici, pour un maelström de good vibrations à en tomber par terre.The harder they come...Si les rendez-vous du Jardin de Ville ont été écourtés de quelques jours, la concentration de talents demeure non seulement intacte, mais s'avère carrément galvanisante pour nos cœurs, il est vrai facilement émus en ces périodes de chaleur. Outre les sympathiques animations prévues en corollaires (voir ci-dessus et dans notre Supplément Festival de la semaine passée), et les artistes déjà évoqués dans nos colonnes, on vous enjoindra vivement à ne pas manquer sous peine de douleurs au bassin le premier live sous chapiteau, avec les Mahotella Queens et leur mélange envoûtant de musiques traditionnelles africaines et de Rythm'n'blues. Une formation engagée et engageante, dont le programmateur de l'événement, Loran Stahl, ne peut s'empêcher de parler avec une lueur fébrile et juvénile dans les yeux (mais pas autant que pour Steve Waring, fou chantant pour les petits comme les grands, sans crainte aucune du jeu de mot laid). Et on ne pourra garder sous silence la soirée du 28 juillet, avec du rock à s'en péter les tympans de bonheur : la révélation Firecrackers et ses guitares qui envoient du lourd, les déflagrations électronisantes des Infadels, l'outsider de la soirée Teitur avec son excellente pop folk made in Îles Féroé, sans oublier Duel, cette intrigante création rock / classique se finissant à la tronçonneuse. On ne pourra pas dire qu'on ne vous aura pas prévenu.Cabaret FrappéConcert gratuit d'ouverture le 6 juillet à 20h30 (avec The Jamaïca All Stars + The Wailers), à l'Anneau de Vitesse ; reprise du 18 au 29 juillet, au Jardin de Ville