L'homme démo

L'homme démo
Portrait / Bercé aux multiples influences musicales depuis sa voyageuse d'enfance, Greg Gilg sort aujourd'hui son premier disque Greg Gilg (demo), et s'offre sa première grande scène en solo. Quoique, seul, pas tout fait. Le violoncelle, découvert jeune, deviendra le compagnon idéal de ses aventures musicales. Contrebassiste, violoncelliste chez les Barbarins Fourchus, «sa grande école», compositeur de musiques pour les spectacles de Muriel Vernet, l'homme passionné par les langues, - il chante en anglais, russe, espagnol, tchèque «sans accent» et parle «avec des fautes» - , rêve «depuis longtemps de faire quelque chose tout seul». Il y a deux ans, amicalement guidé par La Maison de la Poésie, il dégote des textes fabuleux de poètes de toutes nationalités, et, intuitivement, invente des musiques qui épousent les mots de ces poètes. À ces habits parfaits, il appose des sons de trompettes jazzy et de percussions tordues émis par sa bouche. Sifflements, borborygmes, suintements, glissades, cris aigus étouffés, comme un enfant s'amuserait à tester toutes les possibilités de sons que ses cordes vocales, langue, lèvres permettent, ces inventions se fondent aux mélodies. Un répertoire de chansons courtes, drôles, non-étiquetables et poétiques naissent. Un poème du russe Alexandre Blok, se balade entre diction et voix chaude sur des cordes pincées répétitives. 16.1.92 mots de Jean-Pierre Bobillot, poète d'influence Dada politisé, sont dits par Gilg sur une lente marche funèbre dissonante. Sur Shining Mourning sublime texte du poète américain Jack Hirschman, les longs accords et arpègent hésitent entre douleur et lumière ; Et si, texte écrit par Gilg, suite de propositions amoureuses sautillantes et «crades», s'entourent de “Mi amore” langoureusement excessifs et drôles. Nightline : September 20, 1982 de June Jordan, est chanté sur une atmosphère profondément triste. Une chanson montagneuse mexicaine, s'enchaîne au texte du poète tchèque Jaroslav Seifert fondu dans une country-music corrigée, puis un texte de Prévert a capella s'échoue comme une baleine. Sur scène, le dandy bavard amuseur, décoche des flèches malignes, allusions espiègles et happe son public souriant dans un déroulé paisible piqué par un ton irrévérencieux. séverine delrieuGreg Gilgle 26 juillet à 21h, sous chapiteau (en première partie de Philippe Katerine)

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