La scène se passe il y a près d'un an, le 10 avril 2005. Se taper un concert le dimanche soir, faut avoir envie, mais bon, là c'est les gars de Hood, et plutôt que d'attendre un nombre incalculable d'années avant de les revoir, on y va de bon cœur. Apparemment, la première partie rôde ses compos ce soir : frissons dubitatifs dans l'échine, estompés par les protagonistes déboulant sur scène. On reconnaît des têtes connues de la scène locale : Patrice Coeytaux à la batterie, Elisabeth Renau au violoncelle, Vincent Stephan aux cuivres et au laptop, et en glorieux “outsider“ Didier Colette, ancien chanteur de (tulip). On est a priori rassurés, ce que confirment violemment les premiers morceaux : l'air de rien, ça se la joue tranquillement pop atmosphérique, ça flirte avec les mélodies de Smog, ça envoûte dans des proportions suspectes. Pour un groupe qui n'a presque jamais répété, ça paraît trop beau... Les quatre musiciens décrochent quelques mois plus tard une résidence au Ciel, Didier Colette élabore la maquette (déjà somptueuse) d'un futur album, Ghostwriting, gorgé d'une saine mélancolie et d'un morceau aux boucles de guitares imparables, Focus on target. On espère la sortie de l'album pour très bientôt, et on retrouvera en tout cas la formation avec un plaisir même pas feint. Enthousiasme limite fébrile mis à part, on ne peut manquer de préciser, sous peine de passages à tabac par les intéressés, que Bela officiera en première partie des Frères Nubuck, le plus célèbre des duos naturistes recensé en chanson française, dont l'album, Chaque vivant est un mort en puissance, n'a toujours pas été interdit. On ne les évoque pas que par lâcheté, hein, mais si on leur rappelle qu'ils sont excellents sur scène, ils vont encore se la péter. FC
Bela + Les Frères Nubuck le 7 avril à 20h30, à EVE