Panorama / Avec plus de trente concerts, le Grenoble Jazz Festival nous offre un programme varié et ouvert, qui fait la vie dure aux différents clichés associés à cette musique. De quoi rassasier tous les amateurs, éclairés ou non.MS & FC
On ne change presque pas une formule qui marche. Des Midi Jazz aux concerts du soir, en passant par L'Escapade Européenne de 18h30 à la MC2, le mélomane Grenoblois pourra comme chaque année, en explorant les recoins du programme, rythmer sa journée au gré de ses envies. Lieu idéal de promotion d'artistes plus confidentiels, ces concerts sont aussi l'occasion pour le public d'entendre certains des meilleurs musiciens créatifs de notre région dans leurs plus récents projets. Pour revenir sur les têtes d'affiche, le Grenoble Jazz Festival a une fois de plus misé sur un panel qualitatif hors norme. Outre les artistes disséqués dans ces pages, on ne se privera pas d'évoquer le guitariste plébiscité John McLaughlin, accompagné de sa mythique formation des 70's Shakti (enrichie du prodige de la mandoline U. Shrinivas et des percussions de V. Selvaganesh, tous deux thuriféraires de la musique carnatique contemporaine). Reformé par McLaughlin et le tabliste Zakir Hussain, le groupe dispense un jazz fusion fortement nourri aux sonorités indiennes, et, précisons-le au cas où, hautement recommandable. N'oublions pas le grand pianiste, prodige lui aussi (il donne son premier concert classique à 5 ans), Joachim Kühn, artiste complet et virtuose, qui a œuvré tant dans le be bop que dans le free ou la fusion, avec un bonheur égal.Tribu(te)sÀ côté de la vitrine alléchante de cette programmation (dont on ne peut que saluer la belle focalisation sur le jazz fusion), on relève une conséquente série d'hommages qui jalonnera cette quinzaine. Avec pour commencer un tribute to Charlie Parker au Théâtre de Grenoble (en ouverture de cette édition), par un habitué du festival en la personne du saxophoniste Stefano di Battista, flanqué pour l'occasion de son quartet. On ne peut manquer d'évoquer l'Hommage à l'immense John Coltrane, qui sera rendu par Gérard Maimone à l'Amphithéâtre de Pont-de-Claix, tandis qu'à Saint-Égrève le Big Band de Voiron revisitera la musique de Pat Metheny, avec en invité l'accordéoniste David Venitucci. Autre événement à ne pas manquer, la surprenante création Echoes of springs du quintet Oliva / Raulin, qui nous replonge dans la musique de deux grands pianistes stride (style particulièrement délicat à interpréter), Fats Waller et Willie “the Lion“ Smith. Enfin, pour terminer cette série, les quarante musiciens du nouvel orchestre National de Jazz, sous la direction de Frank Tortillier célébreront Led Zeppelin le 21 mars à l'Espace Paul Jargot de Crolles. Une nouvelle fois, on ne peut qu'hurler de joie, dans les limites du raisonnable, en constatant la richesse d'une manifestation à la qualité rarement démentie.Grenoble Jazz Festivaldu 15 mars au 1er avril, lieux diversdétail de la programmation en pages agenda