Soirée / Si physiquement ce presque quarantenaire n'a pas bougé d'un poil, on aurait pu penser qu'avec le temps, le gamin turbulent qui voulait révolutionner la musique électronique anglaise à la fin des années 80 aurait laissé la place à un adulte serein. Il n'en est rien, Luke Slater déborde toujours de la même fougue à l'intérieur comme en dehors des cabines (quelques frasques en moins...) et surtout, de la même facétie : celle qui le pousse, par exemple, à signer indifféremment ses productions sous son nom ou sous de multiples pseudonymes (Clementine, 7th Plain, Planetary Assault Systems...), signe d'une schizophrénie artistique savamment entretenue tout au long d'une carrière exemplaire. A tout juste vingt ans, le jeune homme, alors propriétaire d'un petit magasin indé de disques à Brighton, fait une entrée tonitruante sur la scène internationale en signant un premier morceau, Momentary vision (sous le nom de Translucent). La scène électronique anglaise trouve un nouvel élan et un nouvel hérault (et héros) charismatique, que le succès ne quittera plus, s'imposant d'abord comme DJ (hypnotique et virtuose) mais aussi comme honnête producteur (de nombreux maxis et deux albums The Four cornered room en 1994 et Alright on top en 2002). Sillonnant depuis quinze ans les meilleurs clubs de la planète tout en œuvrant régulièrement pour le label Novamute dont il est un des porte-drapeaux, ce technicien hors-pair, curieusement assez rare en France, poursuit inlassablement sa croisade pour imposer sa techno résolument inspirée par les sonorités de Détroit, lors de sets d'une redoutable efficacité. Vu la claque qu'ils risquent de prendre, les derniers dubitatifs se feront rapidement une idée lors de cette belle soirée concoctée par Marco Asoleda et l'équipe de l'Arakiss, au programme de laquelle on notera également la présence de deux membres du dynamique collectif Icône : Smart, récemment adoubé par The Hacker dans Trax comme un des plus beaux espoirs de la scène grenobloise et Stryke-9, encore tout auréolé d'une dantesque équipée parisienne qui le vit, excusez du peu, mettre littéralement le feu deux soirs de suite au Rex-Club en compagnie de Laurent Hô, puis au Batofar... HGLuke Slaterle 26 mars à l'Arakiss
