Musique / Aux côtés de Ghinzu et Girls in Hawaï, Sharko complète la nouvelle sainte trinité du rock wallon. Dans ce rapprochement géographique propice, le trio se distingue par sa véritable anarchie scénique contrôlée, majoritairement dispensée par David Bartholomé, trublion en chef de la formation. Les spectateurs de l'édition 2001 du Cabaret Frappé se souviennent encore du set élaboré autour de leur deuxième album, Meeuws 2. Les ritournelles rock réduites au plus simple appareil rythmique s'y voyaient admirablement dénaturées par un jeu de scène hystérique, au cours duquel l'imprévisible foutraque menait la danse. Déhanchements hors de propos, chanson interprétée par la chaussure droite du chanteur, début de strip tease au beau milieu d'un morceau, reprises impensables... L'aspect éclaté des deux premiers albums y prenait le sens qu'on n'osait trop y voir, une dérision jusqu'au-boutiste flirtant avec une mélancolie futile, et avant tout un putain de talent pour fédérer l'auditoire (a priori sceptique) autour de refrains au délicat parfum de déjà-vu. Deux ans de macération, de dates innombrables, de renommée grandissante en ses terres, et voilà que déboule dans nos bacs Sharko III, nouvel opus du combo belge. Petit miracle : sans céder à la concession pour autant, l'album parvient à se détacher de sa nécessaire explosion live pour vivre son propre bonhomme de chemin auditif, digérant les spécificités de la formation avec évidence. En ouverture, un bon gros larsen, des instruments qui se cassent la gueule avant de céder la place à une fanfare dépressive (Tonite), suivi des invariables "tioubes", parfois déjà expérimentés sur scène (Excellent I'm Special), ou même d'une parodie de hip hop (Luv Mix) dont on attend fermement l'explosion sur scène. La Maison de la Musique de Meylan, qui accueillera Melk et leurs envolées pop-rock Super 8 en première partie, aura sans doute du mal à s'en remettre...FCSharko le 29 janvier à 17h à la FNACet avec Melk en 1ère partiele 29 janvier à 20h à la Maison de la Musique de Meylan
