Parcours / Le compositeur britannique de musique contemporaine Jonathan Harvey a élaboré, en une trentaine d'années, une œuvre musicale considérable, à la fois poétique et spirituelle, où le mysticisme et l'intuitif se mêlent à la rationalité. Des ensembles prestigieux comme l'Ensemble Modern, l'Intercontemporain, l'Ensemble Ictus ou le Nieuw Ensemble lui passent commandes ; sa musique est programmée dans les plus grands festivals de musique contemporaine. Impossible, donc, de donner un aperçu de ses pièces. On pourra simplement approcher les tendances qui façonnent son écriture. Il travaille constamment la pratique de l'ordinateur et de l'électroacoustique, qu'il aborde grâce à sa rencontre avec Stockhausen, après avoir été influencé dans sa formation par Britten ou Milton Babbitt. Mais le son électronique est pour lui une ouverture vers les dimensions transcendantales et spirituelles. Il crée aussi un répertoire de musique sacré, attrait musical venu de ses jeunes années de choristes à Tenbury. En 1980, à l'invitation de Pierre Boulez, il travaille à l'IRCAM, institut qui lui passe quatre commandes, où sa personnalité actuelle se dévoile : pièces mixtes pour divers effectifs instrumentaux et bande, intégration et fusion poussées des éléments constituent la teneur de ses pièces. Avec Bhakti, pièce en douze mouvements pour 15 instruments et bande composée en 1982, son esthétique vise alors la linéarité mélodique, accompagné d'une texture riche et complexe. On retrouve cette direction musicale dans le Second Quatuor à cordes créé par le fameux Quatuor Arditti en 1989. Advaya pièce qui explore magnifiquement les limites du son du violoncelle (instrument qu'il a étudié), constitue l'une des réussites les plus impressionnantes de la musique électroacoustique. En 1993, il compose son premier opéra Inquest of love à l'opéra de Londres et en juin 2007, son deuxième, Wagner dream, à partir de la vie du jeune Bouddha. Sinon l'homme est, paraît-il, toujours serein. SD
