Album / La troisième production discographique des Maczde Carpate arrive bientôt dans les bacs. Un double CD, comprenant un live retraçant tout le parcours musical de la formation, et un nouvel album amorçant un virage artistique affirmé. Un bien beau “Bâtard“, défendu ici par Benjamin Vaude, le chanteur du groupe.Propos recueillis par François Cau
Benjamin Vaude : On nous a toujours dit qu'il manquait sur Cd cette énergie de la scène, et jusqu'à présent on s'est toujours voué à essayer de la retranscrire. Là, on a décidé d'assumer la distinction entre ces deux aspects, avec d'un côté un live, pour que les gens retrouvent ce qu'ils aiment chez nous sur scène, et pour qu'on puisse vraiment se consacrer à un album qui en soit vraiment un, sans se poser de limites. Il y avait une moitié de l'album qui était préparée d'avance, déjà composée, et l'autre s'est faite avec des bouts de riffs, des bouts de textes posés en studio, on n'avait jamais construit des morceaux comme ça, intuitivement. Du coup, j'ai l'impression que c'est une sorte de premier album.Le Cd live vous a permis cette liberté ?
Ça nous a complètement déculpabilisé, c'est une façon de dire “ça, c'est fait“, concentrons-nous sur autre chose. Tout s'est passé assez vite, on a calé deux dates au Brise-Glace et aux Abattoirs. À Annecy, c'était un coup d'essai pour voir comment tout se passait. Et à Bourgoin, c'était un moment assez magique. On a joué deux heures et demie, on a refait toute la discographie, ça donne un beau live qui nous ressemble, avec ses erreurs et ses bons passages. C'est la première fois que vous lancez une souscription pour un album ?
On l'avait un peu fait sur Tue-Tête, mais en fin de processus, pour filer un coup de main au label, mais là c'est la première fois qu'on lance ça six mois en amont. On en est très content, 250 personnes ont acheté le disque en avance, ont sorti 18 euros pour un double Cd sans savoir ce qui allait se passer. Ça a payé la moitié du studio, on a eu quelques subventions, on a mis de nos poches. Les souscripteurs ont reçu le disque avant sa sortie, ça permet de faire un petit buzz. C'est une bonne méthode, mais il ne faut pas planter les gens et tenir ses engagements.Le réseau d'aide à la scène locale est-il satisfaisant sur Grenoble ?
Oui, il y a quand même pas mal de structures. Après, il n'y en a jamais assez, faut passer des caps, tu ne peux pas t'entendre avec tout le monde, faut savoir rentrer dans des cases. Mais Grenoble est loin d'être démunie, quand on est arrivé de Savoie, on a trouvé plein d'associations, on est entré au Ciel pendant deux ans et demi, on s'est fait aider par la Bobine, on s'est retrouvé sur la Cuvée de Dynamusic... Tu arrives toujours à trouver quelqu'un pour te filer un coup de main, mais il ne faut pas compter que sur l'existant.Maczde Carpate
“Bâtard“ (Ladilafé)
disponible le 29 septembre
