Le point G
Giselle est un ballet classique monumentale, symbole même du romantisme. Une hisoire d'amour, un mélange de tragédie et de surnaturel. Garry Stewart et sa compagnie l'Australian Dance Theatre, qui avaient séduit le monde de la danse en déconstruisant Le Lac des cygnes, ont décidé de s'attaquer à ce somment vertigineux, pour en livrer une interprétation toute personnelle baptisée G., Stewart, laissant ainsi de côté la linéarité de l'œuvre originale, s'empare de Giselle, l'avale et la recrache brute sur scène. Aux danseurs de la figurer, aidés par des panneaux lumineux narrant de façon très succincte les différents moments clés du ballet. Le design est léché (il faut aimer le vert électrique !), la musique minimaliste, et l'énergie omniprésente. À voir les 21 et 22 octobre à la Rampe.
Danse martiale
À vos calendriers. Le danseur et chorégraphe anglais Russell Maliphant sera mardi 25 novembre à l'affiche de la Rampe où il présentera un programme découpé en trois parties : Flux, Small Boats et Push. Un travail tout en retenue sur le corps, l'espace, la lumière ; en témoigne le duo de Push, créé initialement avec Sylvie Guillem. Les deux interprètes, un homme et une femme, dansent l'un avec l'autre, l'un contre l'autre, avec intensité, grâce et sensualité. S'inspirant de plusieurs domaines pour enrichir ses créations (ballet classique, danse contact, yoga, capoeira, tai chi...), Russell Maliphant est de ceux qui bousculent la danse contemporaine sans jamais la brusquer. Ca fait du bien. On vous en reparle plus longuement prochainement.
Rêves japonais
« C'est une interprète merveilleuse, avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler. Elle a énormément de talent, c'est une vraie créatrice. C'est passionnant de suivre des graines qui ne demandent qu'à éclore et déployer des univers. » De qui parle Angelin Preljocaj en des termes si flatteurs ? De Kaori Ito, qui sera sur les planches de l'Hexagone le jeudi 16 octobre, avec Noctiluque, sa première création. Tour à tour interprète chez Découflé (elle tenait le premier rôle dans Iris), Thiérrée ou au sein du ballet Preljocaj, la jeune danseuse japonaise est partie d'une légende nippone sur des fantômes pour la transposer sur scène, accompagnée de trois danseurs. Le résultat, dévoilé pour la première fois à la fin du mois en Suisse, nous est présenté comme étant à la croisée de la danse, du théâtre et du cirque. A priori que du bon.
Programme Ravel
Cela fait 14 ans que le français Pascal Rioult dirige sa compagnie de danse à New York. Formé par Martha Graham, prêtresse de la danse moderne, notre homme en a gardé l'exigence et la perfection. Très inspiré par la musique classique qui émaille ces différentes créations, il présentera le 20 novembre au Grand Angle son Ravel Project. Un travail articulé autour de quatre pièces adaptées des partitions du compositeur, dont notamment son fameux Boléro.
Un faune à terre
Faune(s) est sans nul doute l'un des spectacles d'Avignon qui a le plus fait parler de lui cette année, et pas souvent en bien. On récapitule : L'après-midi d'un faune est une pièce maîtresse de la danse moderne, créée en 1912 par Vaslav Nijinski. Olivier Dubois, danseur à la morphologie atypique (on l'a vu dans Péplum la saison dernière) a décidé de revisiter ce monument à sa façon, à savoir confronter la vision d'artistes très différents. Le résultat donne Faune(s), une suite de quatre tableaux de 15 minutes chacun présentée du 14 au 16 octobre à la MC2. Avec dans l'ordre, un court-métrage très homo érotique de Christophe Honoré, une interprétation au plus près de l'original chorégraphiée par Dominique Brun, une autre très libre de Sophie Perez et Xavier Boussiron, et enfin celle d'Olivier Dubois lui-même. Avec, les quatre fois, Olivier Dubois dans le rôle-titre. Pour finalement offrir quoi ? Pas grand-chose, serions-nous tentés de dire. Une œuvre qui se veut provocante de par la nature de son interprète, qui joue à outrance de son corps rond. Une œuvre qui s'espère originale, en tentant de réinventer un mythe, une écriture, une façon de faire de la danse. Mais une œuvre qui finit par tomber à plat, laissant le spectateur déconfit sur son siège.