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Musique / Pour sa première date de la saison, la Maison de la Musique de Meylan frappe rock, avec un plateau franco-américain du pur jus entre l'indie-pop de celle que l'on surnomme la PJ Harvey française, Laetitia Sheriff, et le melting-pot rock-garage-folk des Californiens de The Willowz.Patrice COEYTAUX

La Lilloise avait déjà fait parler d'elle avec son précédent album, mais on peut vous assurer aujourd'hui qu'elle a largement sa place dans la scène indie pop internationale, n'ayant plus à rougir de son statut de française face à la prédominance anglo-américaine dans le style. Games over est le titre du dernier album de Laetitia Sheriff, un nom placardé sur la pochette comme si la jeune femme annonçait qu'elle en avait fini de tester, qu'elle passait dorénavant aux choses sérieuses. Elle scande par ailleurs tout au long de l'introduction « I didn't know...». Visiblement maintenant elle sait, et c'est tant mieux. Accompagnée d'Olivier Mellano et Gaël Desbois de Mobiil, elle s'impose davantage dans cet opus que sur le précédent. Entre rock indé, ballades pop, sonorités electro (parfois dignes d'un vieil Atari des années 80), les 11 titres qui cohabitent sont à la fois autonomes et tributaires les uns des autres pour en apprécier toutes les saveurs. Oui, Games over est un vrai disque, pas un simple enchaînement de chansons. Il y a des influences, c'est certain, mais la comparaison avec ses compatriotes d'outre-mer comme PJ Harvey ou Catpower s'estompe de plus en plus. Des compositions mûres et (trop ?) propres qui permettent d'apprécier pleinement le timbre et les mélodies de l'artiste jusqu'à nous faire oublier sa nationalité. En espérant que les maisons de disques y voient enfin l'avenir d'une scène rock française à l'internationale.Cure de jouvence
Deux titres dans la BO d'Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry qui leur apporte notoriété mondiale après 2 ans d'existence, 4 disques édités, et ils vous rappellent que faire des tubes c'est un métier, soit, mais que c'est parfois simplement inné. The Willowz est LE quatuor californien du moment, passé maître dans l'art de mixer rock garage, folk et blues avec une énergie tout droit sortie des années hippies. Fait notable, leurs morceaux ne s'arrêtent pas à la classique structure couplet/refrain mais évoluent sur des parties toutes aussi rythmées les unes que les autres. A l'écoute de titres comme Nobody ou Cons and Tricks, le pied est irrémédiablement forcé à battre le tempo, le dos accomplit un angle dangereux qui mériterait la Une du Guiness book des records 84 et la tête effectue des mouvements incontrôlables dignes d'une gamine de 6 ans en séance de dédicace avec Lorie. Mais plus subtils qu'un énième groupe de rock, nos musiciens hors pair sont capables de perles bluegrass (Jubilee) et même de slows Led Zeppelinien (Evil Son). On ne peut être qu'admiratif devant l'alchimie seventies qui se crée entre les 4 compères. Et le pire dans l'histoire, c'est qu'ils ont à peine 20 ans.

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