Alors non, même sous la torture, on ne qualifiera pas Laï Valima, le troisième album des Mango Gadzi sorti le 13 octobre, d'album de la maturité. Déjà parce que la formule est éculée à en pleurer. Ensuite, parce que cet opus ne témoigne que d'une seule mais primordiale évolution artistique : à la grâce de cet enregistrement live, les Mango parviennent enfin à retranscrire sur support discographique la formidable énergie qui les fait plébisciter par un nombre toujours croissant d'auditeurs – ces derniers ont même contribué à la sortie du disque, via des souscriptions ayant grandement aidé les musiciens. Les instruments se chevauchent en de folles cavalcades mélodiques, auxquelles vient se greffer l'organe vocal tendu comme un arc de Sofian Mejri. L'ensemble donne l'impression d'un savant foutoir, où s'entrechoqueraient selon une logique chaotique rock manouche (Rabbia contre la Macchina), ode décalée à la capitale allemande (Berlin, pour les distraits), hymne fédérateur (Chassaposervico), complainte flamenca (Djeremy) et variations délicieusement foutraques (Khabilel 1, 2 et 3). Avec ce troisième disque, les Mango Gadzi ont livré l'album que tous leurs aficionados attendaient : une galette qui leur ressemble, intense, généreuse, n'ayant pas peur des circonvolutions sonores allant dans tous les sens pour mieux cueillir l'auditeur. D'ailleurs, le festival Rocktambule ne s'y est pas trompé en leur offrant trois soirs d'affilée les portes de l'ADAEP puis du Théâtre de la Mure.
FCMango Gadzi
jeudi 16 et vendredi 17 octobre à 20h30, à l'ADAEP
samedi 18 octobre à 20h
au Théâtre de la Mure