L'éléphant et Lacaille

L'éléphant et Lacaille
Musique / Avouons-le tout de go : oui, depuis qu'on a découvert Fantazio au Festival de la Chanson Moderne du Théâtre 145 il y a maintenant quatre ans, on parle de lui à chacun de ses (fréquents) passages dans notre agglomération. Déjà, parce que ce contrebassiste fou, ce chanteur dévarié aux textes puissants et au timbre unique, est tout bonnement génial. Ensuite, parce que cet artiste à part, traumatisé par l'aura de paria de L'Elephant Man de David Lynch qu'il s'est approprié à sa singulière façon, donne systématiquement des concerts uniques. On sait bien qu'il est de bon ton dans toutes les disciplines du spectacle vivant d'affirmer que “chaque représentation est forcément différente“, mais Fantazio fait honneur plus que quiconque à ce théorème lénifiant – il suffit de se souvenir de sa performance au dernier festival Quartiers Libres, où il avait déjoué l'annulation de son live pour cause d'intempéries en improvisant un bœuf sous les arbres de la place Saint-Bruno, pour prouver la sincérité de la formule. Tout ça pour vous dire que oui, on continuera à parler du bonhomme tant que celui-ci fera évoluer son registre, tant que les programmateurs locaux s'entêteront à le faire jouer. Pour ses deux soirs de représentation à la Faiencerie, Fantazio alliera ses forces à celles de René Lacaille, autre grand habitué des scènes grenobloises, accordéoniste éclectique à la bonne humeur contagieuse ; une confrontation entre deux univers ne demandant qu'à fusionner sous les yeux d'un public tout sourire...
FC

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