Il se passe quelque chose de bizarre quand on insère pour la première fois Injection, premier album solo du jeune producteur grenoblois Dogg Master, dans les platines. En l'espace de quelques secondes, l'auditeur se trouve en effet transporté sous les palmiers et les rayons de soleil implacables de la Californie du milieu des années 90, à l'heure ou la G-Funk chère à Dr Dre, Snoop Dogg, Warren G. et consorts battait son plein dans les autoradios boostés d'énormes décapotables. Sonorités funk synthétiques, énormes lignes de basses, talk box sur tous les morceaux ou presque, l'illusion est frappante, et le moindre des mérites de Dogg Master n'est pas d'avoir réussi à restituer à la perfection les composantes essentielles de ce courant musical, disparu outre-atlantique depuis près d'une dizaine d'années. D'un professionnalisme bluffant, et bénéficiant en fin d'album d'une poignée de featurings qui valent également leur pesant d'or (d‘Aelpéacha, figure de proue de la scène West Coast française, en passant par les Californiens XL Middleton, Weeto et Casual), Injection n'est évidemment pas un coup d'essai pour Dogg Master, plutôt une étape marquante d'une carrière déjà bien entamée. ¬Âgé de 22 ans à peine, et déjà considéré comme un des experts français de la talk box, il affiche au compteur un nombre de productions impressionnantes : une série de mixtapes (Cocktails 1, 2 & 3), un album avec son groupe Mafia Canine (Area Dogz), des instrumentaux en pagaille pour d'autres rappeurs (dont Daz Dillinger, du Dogg Pound !)... Prochaine étape, une résidence à la Chaufferie début janvier, histoire de monter une formation live acoustique pour mieux restituer l'album sur scène.
DGDoggmaster
www.myspace.com/doggmaster
Album Injection, disponible à la vente (Fnac & Myspace)