Soirées / Entre la fin des années 70 et le début des années 80, deux courants dansants vont chahuter les conventions en vigueur et provoquer l'ire des puristes de chaque côté de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, l'électro-funk convoque “Kraftwerk et George Clinton dans une cage d'ascenseur“ selon la formule restée célèbre d'Afrika Bambaataa. Et en Europe, l'italo-disco réunit les rythmes répétitifs de la disco new-yorkaise à la froideur synthétique de la new-wave, accouchant même d'un sous-genre encore plus barré, la cosmic disco, emprunt de futurisme à tous crins et d'expérimentations kraut. Rodeo Disco, le nouvel album de David Carretta, figure de proue du label de DJ Hell International Deejay Gigolo, et artiste majeur de la scène électronique européenne, est un hommage des plus sincères à ce genre musical redevenu à la mode depuis un ou deux ans. Au premier abord, ça pourrait paraître surprenant, de la part d'un artiste qui fait ses débuts en masque à gaz et tenue militaire il y a près de 20 ans, au sein du combo indus/new-wave/EBM Art Kinder Industrie... À l'écoute, pourtant, aucun doute, on retrouve bien la patte inimitable de Carretta, mais dans un environnement nouveau, où il privilégie ici les sonorités space et les rythmiques arrondies aux beats implacables qui ont fait sa réputation. Une vraie bonne surprise donc, qui donne envie de tirer son chapeau à un artiste qui prend le risque de sortir des cases établies pour mieux se renouveler. À découvrir en live sans plus attendre, dans le cadre de la soirée Just Fucking Sound II organisée par le Mark XIII au George V. Damien Grimbert
Just Fucking Sound II, avec David Carretta (live), Lucky Jules et Aymeric Ponsart
Samedi 17 janvier
au George V