Dimanche 7 juillet 2024 Les bureaux de vote à Grenoble et en Isère ferment à des horaires spécifiques pour les élections législatives 2024. Voici les informations essentielles pour les électeurs.
«Avec subtilité et discrétion»
Par François Cau
Publié Lundi 9 février 2009
Tomas Alfredson, réalisateur de Morse, sublime film de vampires suédois, angoissant et émouvant, contemplatif et envoûtant. Propos recueillis et traduits par Christophe Chabert
Tomas Alfredson : À ce que j’en sais, il a été vendu dans 50 pays environ. Et il est sorti dans quatre pays scandinaves, aux États-Unis, au Canada, en Italie — une grosse sortie en Italie ! Et bientôt il va sortir au Benelux, en Espagne, en Corée et en Australie. Il voyage beaucoup !Êtes-vous surpris par l’enthousiasme qu’il provoque ?
Oui, bien sûr. Vous ne pensez jamais à ça en cours de production. Les films suédois ne voyagent pas beaucoup à cause de la langue, mais aussi parce que la qualité n’a pas été au rendez-vous ces dernières années. En tout cas, cela me fait drôle !C’est un film très suédois, dans ses décors, ses atmosphères, sa lenteur. Ce n’est pas exactement le prototype d’un film exportable…
Oui, cela démontre cette étrange équation : plus vous êtes local, plus vous êtes universel. L’histoire en elle-même est universelle, elle pourrait se dérouler dans n’importe quel pays, à n’importe quelle époque. Seule l’imagerie est typiquement suédoise.Quand vous avez commencé à travailler sur le film, votre intérêt portait-il principalement sur la relecture du genre ou sur la relation entre Eli et Oskar ?
C’était assez encourageant de faire un film d’horreur en Suède, car il n’y en avait jamais eu avant ! Tout le monde disait que c’était le moment de le faire, mais personne n’avait le courage. Les réalisateurs avaient peur de faire un mauvais film d’horreur, ce qui est toujours embarrassant. C’est comme faire une comédie pas drôle ! Cela tenait selon moi au fait de trouver un univers crédible. Je ne sais pourquoi, mais le contexte social réaliste de Morse a fait que je me suis mis à y croire. Il est bon d’avoir un monde de fiction avec ses propres limites. S’il n’y en a pas, tout peut arriver et à mon sens, cela perd son intérêt. La quotidienneté de l’environnement dans le film était une limite. Mais je n’avais pas d’expérience du genre auparavant, je n’avais tourné presque que des comédies…Le fait de situer le film dans les années 80 vous a-t-il permis de le rendre plus abstrait ?
Il aurait pu être contemporain, mais le livre dont le film est tiré se passait à cette époque, et cela donnait une ambiance spéciale. La Suède était très différente de ce qu’elle est maintenant. Vous savez, ce genre d’histoire devient tellement fragile si on l’éclaire trop. Par exemple : pourquoi la police n’intervient pas ? Pourquoi le vampire ne va pas dans un hôpital voler une poche de sang ? Ce type de réactions, venant de spectateurs très critiques, aurait pu la mettre en pièces. La raconter dans un passé récent rendait les choses plus faciles, pour je ne sais quelle raison…Était-ce une manière de mettre à distance des éléments technologiques qui auraient pu briser les codes de la mythologie du vampire ?
C’est vrai. Nous avons eu une approche analogue dans notre manière de réaliser le film. Il n’y a pas plus de 17 effets numériques, et on ne les voit pas vraiment. Beaucoup de réalisateurs qui utilisent les effets spéciaux ont tendance à exagérer le rendu à l’écran. Peu usent de cette technologie avec subtilité et discrétion. C’était clairement mon ambition dès le départ.Dans le film, Eli répète à plusieurs reprises : «M’aimerais-tu aussi si je n’étais pas une fille ?» Il y a une évidente polysémie dans cette réplique…
Dans le livre, le vampire est un garçon qui a été castré deux cents ans auparavant, devenu androgyne depuis. J’ai pensé que si nous parlions de ça dans le film, il aurait pu passer pour un jeune gay, et ce n’était pas la manière la plus appropriée pour aborder le sujet. Nous l’avons donc suggéré vaguement, en laissant le public décider par lui-même. J’ai aussi essayé de faire le film le plus asexué possible, car cela parle d’un amour innocent, d’avant la sexualité.
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
Jeudi 19 octobre 2023 La standing ovation finale récompensait-elle le spectacle ou la carrière sportive incroyable de Martin Fourcade ? Difficile à dire tant Hors-piste, dont (...)
Vendredi 15 septembre 2023 Que se passe-t-il dans les musées en cette fin d'année ? Du dessin, de la photo, de l'architecture, des planètes... Petit tour des expos qui vont rythmer l'automne.
Lundi 18 septembre 2023 On attend avec impatience la création d'Olivier Martin-Salvan, Péplum médiéval, présenté comme une déclaration d'amour au Moyen Âge.
Mercredi 6 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or "Anatomie d’une chute" et sans doute favorisé par la grève affectant...
Vendredi 18 août 2023 Les critiques express des films qui arrivent à l'affiche des cinémas de Grenoble cette semaine.
Vendredi 18 août 2023 Autopsie de la déchirure d’un couple et d’un fait divers sous le regard aveugle de la justice ainsi que d’un enfant malvoyant, Anatomie d’une chute est un film de procès où le son joue un rôle capital. Une bonne raison d’écouter la parole de Justine...
Vendredi 18 août 2023 37°C annoncés ces prochains jours : la tentation est grande de prendre sa voiture pour quitter la cuvette grenobloise et perdre quelques degrés, en montagne ou à la campagne. On peut aussi plus vertueusement s’appuyer sur les réseaux de transport en...
Mercredi 28 juin 2023 Il y a 3 ans, Martin Fourcade a raccroché les skis ; et le voici désormais, comme il le dit lui-même, « sur d’autres planches ». Celles du théâtre, et plus (...)
Mercredi 28 juin 2023 Alors que vendredi 30 juin, à midi, une « mobilisation citoyenne pour la défense des emplois et projets artistiques, et contre les atteintes à la liberté d'expression et de création » est prévue devant le siège de la Région à l'appel de nombreux...
Vendredi 9 juin 2023 Avant la présentation de saison au public prévue jeudi 15 juin à 19h30 et l’ouverture de billetterie du samedi 17 juin à 13h, on détaille une partie de ce que l’on pourra voir entre septembre 2023 et mai 2024 sur les différentes scènes de la MC2. Et...
Jeudi 8 juin 2023 Sa toute première programmation en tant que directeur de l’Hexagone, l’année dernière, aurait pu dérouter le public. Il n’en est rien, Jérôme Villeneuve annonce (...)
Lundi 19 juin 2023 La musique classique contemporaine réunie autour de la figure d'Olivier Messiaen, pour des concerts en altitude mais aussi des randos musicales, colloques et rencontres.
Mercredi 7 juin 2023 L’exposition “Le musée sous toutes ses coutures” s’installe au musée Dauphinois, où les influenceurs s'approprient le lieu à leur manière. Par Jade Nonglaton
Lundi 19 juin 2023 Qui dit Saint-Étienne et début d’été dit… Festival des 7 Collines, cirque, musique, danse, rires, passion, émerveillement, waou et ça alors. Tour d’horizon d’une 29e édition, comme toujours au poil.
Mardi 9 mai 2023 La vérité dépasse parfois la fiction, dit-on. Dans le cas du Principal, Chad Chenouga s’empare d’une histoire aussi invraisemblable qu’authentique, qu’il amende d’éléments personnels. Explications recueillies lors des Rencontres du Sud.
Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Mardi 11 avril 2023 Invité aux Rencontres du Sud pour présenter sa nouvelle comédie "La Vie pour de vrai", Dany Boon évoque les lointaines inspirations qui l’ont aidé à modeler son personnage de candide. Comme son rapport inattendu à Agnès Varda, Michel Ocelot ou...
Mardi 11 avril 2023 Présenté en ouverture des Rencontres du Sud avignonnaises, "Le Prix du passage" rappelle la douloureuse situation des migrants bloqués aux portes de la Manche, ainsi que la réalité des trafics humains. Un “film social“ loin des codes du genre, que...
Lundi 27 mars 2023 Une fresque sera apposée rue Gabriel-Péri entre le 1er et le 9 avril.
Lundi 13 février 2023 Des falaises du Mont-Blanc aux tourments du service militaire, des salons d’arts décoratifs aux squats lyonnais, pour arriver jusqu’à Voiron : rencontre avec François Germain, un anticonformiste qui a fondé, il y a 10 ans, la Théorie des Espaces...
Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Vendredi 10 février 2023 Une initiative grenobloise lancée par Mathilde Morel. « Avec deux enfants, je me suis retrouvée avec pas mal d’affaires sur les bras et pas le temps ni la (...)
Lundi 30 janvier 2023 Ses collages étaient l'un de nos coups de cœur du dernier Street Art Fest ; Madame propose une exposition solo à la galerie Spacejunk, jusqu'au 18 mars.
Vendredi 27 janvier 2023 Tous deux déjà passés à Grenoble à de nombreuses reprises, I Hate Models et Mila Dietrich partagent une passion commune pour la techno sombre et rugueuse bien (...)
Lundi 16 janvier 2023 Pour la première fois, la Grande Odyssée VVF quittera les Pays de Savoie pour deux étapes en Isère, tout près de Grenoble. On vous dit tout ce qu’il faut savoir sur cette course mythique, l’équivalent du Tour de France pour le chien de traîneau.
Lundi 16 janvier 2023 Trois soirées électro à Grenoble pour faire bouger tes nuits : Ed Isar le 24 janvier à la Bobine, Umwelt le 27 janvier à l'Ampérage et une Semantica Records night le 28 janvier à la Belle Électrique.
Lundi 16 janvier 2023 « Quand vous êtes amoureux.se, vous êtes ? » Voici la question posée sur un écran. Plusieurs possibilités sont offertes au lecteur, toutes composées de citations (...)
Lundi 2 janvier 2023 À voir dans les cinémas de Grenoble cette semaine : "Nostalgia", "Cet été-là", "Les Survivants", "Tirailleurs"...