Elle ressemble à Candy, possède une voix blanche presque fantomatique, et semble fragile, que ce soit derrière son piano ou sa guitare acoustique, tous deux visiblement bien trop grands pour elle. Elle est anglaise exilée à New York et vient de sortir un deuxième album, The Inbetween, entre pop sautillante et berceuse pour citadins en mal de sérénité. Car elle possède véritablement l'art d'apaiser son auditoire ; fait frappant lorsqu'on visionne la session acoustique vidéo réalisée par Vincent Moon pour la blogothèque (www.blogotheque.net). On la voit s'installer au milieu du chaos urbain, et prendre le dessus sur le bruit de la ville en à peine quelques secondes, nous plongeant soudainement dans sa bulle. On se retrouve alors comme suspendu, coupé de tout.
Son univers musical rappelle l'atmosphère pianistique (et sautillante) de Fiona Apple ou encore Dresden Dolls, mais version folk. Certains titres sont construits selon une ligne artistique qu'on pourrait qualifier de commerciale, voire « facile », mais sa sincérité et sa pudeur nous rappellent vite qu'au final, ce n'est pas ça l'important. Elle ne cherche pas la performance, mais plutôt la spontanéité, comme l'illustrent la plupart de ses lignes de chants, qui se transforment parfois même en nappes, la voix prenant alors le rôle d'instrument à part entière (I ask you). Elle, c'est Essie Jain, et vous pourrez la découvrir ce mercredi au Ciel en première partie de Matt Bauer, qui avait fait partie des musiciens accompagnant Alela Diane lors de sa tournée et que l'on retrouve aujourd'hui pour son projet solo.
Patrice COEYTAUX
Essie Jain / Matt Bauer
Mercredi 18 février à 20h30, au Ciel