Depuis le lycée, je n'ai plus tellement écouté Sinsemilia. Leur reprise de Brassens m'avait marqué : yes, le vieux moustachu était bien rock'n'roll ! Fan invétéré, je le savais depuis longtemps mais c'était bon d'être légitimé par un groupe jeune. Je me plonge donc dans leur discographie. Leur Première récolte est pleine d'angliche, de bonnes basses et de gros cuivres. Frissons. On n'y peut rien, c'est physique. Little Child fait un carton. Résistances passe au français, mort aux douaniers ! La profession de foi sur le reggae dans Tout c'qu'on a était entière et naïve. La ligne n'a pas varié : En quête de sens est toujours bourré de gros cuivres et de bonnes basses. C'est déjà ça, étrange chanson, est parlée par la voix grave de Mike qui m'évoque Gainsbourg (oui, oui). Les paroles sont toujours au premier degré. Même antiracisme sincère et direct, hommage appuyé aux activistes : «mes mots, leurs actes, y a pas photo dont acte, pas le même niveau d'impact» ! On est tellement habitué au cynisme et l'ironie qu'on est presque dérangé par la spontanéité des propos. Simples comme le sont les chansons des reggae men jamaïcains, rien de nouveau sous ce soleil. On n'est pas dans le post-moderne ou la réinterprétation d'un mouvement musical, mais dans une continuité sans heurts, et c'est ce qui déroute peut-être. Pourquoi pas, au fait ? En donnant une suite à Little Child, les Sinsé ne prétendent pas renier leurs années de scène - évoquées avec émotion dans Le dernier concert : un piano façon music-hall, la voix de Riké se demandant ce qu'il restera «quand s'éteindront les lumières ?». D'ici là, m'étonnerait pas que Sinsémilia reparte en Live pour quelques années. BDVSinsemilia
Samedi 4 avril à 20h, au Summum