Lyrique / La trentaine flamboyante, le regard clair et perçant, la dégaine d'un post-adolescent ravi de tout ce que la vie peut lui apporter, passionné de musique classique et lyrique, Philippe Jaroussky se décrit lui-même comme un extraterrestre. Les arrogants atours de sa jeunesse le prédestineraient, selon les tristes normes sociales en vigueur, à aller plutôt kiffer la vibe en boîte de nuit ou à fumer des cigarettes light dans les backstage d'un concert rock, mais les normes, lui, il s'en moque bien. Son kiff, c'est le lyrique, qu'il honore de sa majestueuse voix de contre-ténor. Dans cette discipline périlleuse, sa voix de tête, ses envolées saisissantes dans les aigus le distinguent immédiatement et en font l'un des interprètes français parmi les plus sollicités internationalement. Cette voix, qu'il travaille depuis maintenant treize ans, il a réussi à en faire un instrument à part entière, riche en émotions extrêmement évocatrices, avec juste ce qu'il faut de discrète insolence pour renouveler le spectre des répertoires qu'il aborde. Pas étonnant que notre extraterrestre s'attaque, pour sa venue à l'Auditorium de la MC2, à l'œuvre du méconnu Johann Christian Bach, le rejeton le plus frondeur du célèbre Jean-Sébastien, qui sut se détacher de l'écrasante tutelle paternelle pour composer des airs d'opéra évoquant ceux de son camarade Mozart. Il sera soutenu dans cet exercice de style par le Cercle de l'Harmonie, sous la direction de son complice Jérémie Rhorer, pour un rendez-vous immanquable pour les amateurs de lyrique.
FCPhilippe Jaroussky et le cercle de l'harmonie
Jeudi 14 mai, à l'Auditorium de la MC2