Embastillés

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Quoi de mieux, pour démarrer sa saison culturelle, que d'aller se mêler à une faune familiale dans les hauteurs fortifiées de Grenoble l'arrogante, afin d'y déguster quatre concerts successifs ? Pas grand-chose. FC

Le principe est simple à en faire pleurer de joie les défenseurs de la geste culturelle. A chaque début du mois de septembre depuis maintenant cinq glorieuses années, le site sommital de la Bastille s'ouvre, que dis-je, s'offre généreusement au plus grand nombre via de pétulantes animations toutes plus gratuites les unes que les autres (montées en téléphérique inclues). Dans un premier temps, le public familial est mis à l'honneur via une kermesse à destination des enfants. Puis, une fois que les plus jeunes ont dépensé l'essentiel de leurs forces pour la plus grande joie du reste du public, les concerts peuvent commencer. Cette année, ils sont au nombre de quatre, mêlant harmonieusement les jeunes pousses locales aux talents nationaux confirmés. On démarre en douceur avec la chanson raisonnablement engagée et foncièrement festive de la Sveltalea, histoire de se mettre en jambes sur des morceaux pratiquant l'art délicat de la dérision musicale avec panache. Le dynamique trio sera suivi par les parisiens de Centenaire, dont on vous a déjà vanté dans ces mêmes colonnes la douce maîtrise folk, servie par des mélodies vaporeuses et une voix qui sait se faire mélancolique sans tomber dans la contemplation amorphe. Rage avec machines
On passera un petit peu plus vite sur Remingway, le groupe suivant dont les compositions pop lorgnent avec insistance du côté d'Eiffel – on leur laisse tout de même le bénéfice du doute scénique, on n'est pas des rustres non plus. A 22h45, si tout va bien, débarquera la tête d'affiche de la soirée, le plébiscité Rubin Steiner. Si l'on a connu le garnement à ses débuts dans un registre alliant l'électro au jazz et au hip hop, que l'on a savouré ses bootlegs avant que la mode ne s'essouffle (écoutez donc son mariage forcé du Come together des Beatles et de Closer de Nine Inch Nails !), on l'a carrément redécouvert sur son dernier album Weird Hits, Two Covers & A love Song dans un versant plus ouvertement rock. Notamment sur l'infernal Another record story, manifeste sonore à l'efficacité fatale. L'on craint parfois que notre homme ne s'enferme dans une recette qu'il aime user jusqu'à la moelle (des lyrics dont la répétition sur des beats monstrueux vise clairement la transe), mais il parvient à nous accrocher l'oreille plus d'une fois dans des registres moins attendus (écoutez le très addictif Can you pour s'en convaincre). Le potentiel pour un live anthologique est là, il ne reste plus qu'à attendre patiemment. Fête de la Bastille
Vendredi 4 septembre dès 17h, début des concerts à 19h30, à la Bastille

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