Entretien avec Benoît de l'association Hadra.Propos recueillis par FC
Benoît : Le mouvement était très répandu dans les années 94-95, des titres étaient diffusés à la radio, les événements parisiens accueillaient un public de plus en plus important, puis il y a eu la fameuse loi sur les rassemblements de musiques électroniques, et la trance est passée à la trappe, laissant la place aux esthétiques hardtek et hardcore. Il y a eu récemment une résurgence du mouvement trance, mais dans des cadres bien précis, alors que c'est une musique et un état d'esprit qui prennent toute leur ampleur en extérieur, dans la nature. Et comme ça se fait très peu en France, le public ne peut pas vraiment se rendre compte de ce qu'est le mouvement. Pour ça, il faut aller dans les festivals à l'étranger, en Allemagne, en Hongrie, au Portugal.Comment définirais-tu l'état d'esprit du mouvement ?
On est dans une volonté de développement de l'artistique ; le côté décoration par exemple est très important dans le milieu trance. On est très investis dans la protection de l'environnement, le partage, on n'est pas tant dans la revendication politique que dans une sorte d'îlot de pensée qui viserait à s'étendre. Comment la programmation d'Eclectique se fait-elle le reflet de l'évolution de la musique trance ?
Ce renouveau se fait par le mélange des genres, des nouveaux courants. On a un déroulé de soirée avec un début très progressif, très coloré, des musiques de nuit qui tapent dans des tonalités plus dark. Dans la plupart des festivals, on a le dancefloor et la scène chill-out pour se poser. On a choisi de développer pour le coup ce dernier aspect, parce que le côté down tempo et chill-out est souvent mis en sourdine – c'est aussi l'occasion pour les artistes de s'exprimer plus librement, de mettre en avant leur passion via cette musique.