Folk / Pour ceux qui furent coutumiers du folk alternatif et des concerts d'Herman Düne donnés dans un garage, entre un utilitaire en révision et une pelle à neige, Julie Doiron est ce petit bout de Canadienne qui tenait parfois la basse à leurs côtés. Assurant quand nécessaire la première partie debout sur une caisse de mort aux rats. Ce qu'on sait moins, surtout si on fréquente peu les garages, c'est que Julie Doiron, 37 ans (mais elle a l'air d'en avoir 16), a 19 ans de carrière derrière elle, dont une bonne partie cachée au sein de groupes obscurs (Eric's Trip, Wooden stars, Shotgun and Jaybird...) ou derrière des pseudos (Broken Girl). Bref, qu'elle officiait déjà dans le rock alternatif nord-américain quand David Herman Düne assistait fébrilement à la pousse de son premier et néanmoins décisif poil de barbe. Mais, longtemps, la Canadienne a été cataloguée, au fil de ses albums, «chanteuse de folk ennuyeuse», ce qui au pays des divas à voix plombe un peu les perspectives de disque d'or et d'invitations chez Michel Drucker. Pourtant avec son dernier au titre à rallonge, I can wonder what you did with your day, cuisine folk-pop plutôt raffinée, Julie n'ennuiera personne. Comme récemment chez Herman Düne, on note un appréciable effort de production qui, n'en déplaise aux puristes de l'enregistrement sur répondeur, ne sert que mieux ses compositions. Si la demoiselle sort parfois les guitares électriques (Consolation Prize), c'est pour mieux nous bercer de ses boucles hypnotiques quelque temps plus tard (When brakes get wet, Borrowed Minivans). D'après nos informations, elle devrait jouer sur la scène de la Bobine et non dans le garage ou la cuisine.
Stéphane DuchêneJulie Doiron
Mercredi 7 octobre à 20h30, à la Bobine