Dans le rétro

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Discographie / Les Arctic Monkeys se sont imposés sur la scène internationale en un laps de temps ridiculement court. Reconstruction d'une trajectoire incandescente. FC

Five minutes with Arctic Monkeys
Premier enregistrement du groupe, qui créa pour l'occasion son propre label fictif (Bang Bang). On y retrouve l'un des morceaux les plus plébiscités par les jeunes fans de la formation, le fameux Fake Tales of San Francisco, ainsi que le très bourrin From the Ritz to the Rubble. Sur les deux titres, la voix inimitable d'Alex Turner se charge d'insuffler à elle seule tout le vent de nouveauté qui allait assurer aux Monkeys leur reconnaissance future. En effet, en l'état, difficile de s'enthousiasmer sur des mélodies basiques, des jeux de guitare déraisonnablement éculés ou une batterie suivant le tempo de façon assez mollassonne... I bet you look good on the dancefloor
La première sortie du groupe sur le label Domino Records, single emblématique de la formation. Dès la tonitruante intro, les Arctic Monkeys nous montrent qu'ils sont là pour en découdre sévèrement. Le temps de caler la mélodie, et Alex Turner scande avec une saisissante énergie des lyrics hautement ironiques, que viendront soutenir des musiciens enfin investis de leur mission rock. Longue montée en puissance, I bet you look good on the dancefloor s'empare de votre raison, vous fait secouer la tête dans tous les sens avant de vous abandonner sèchement, légèrement honteux de vous être énervé de la sorte. En complément de ce tube à même de vous déclencher toutes sortes de palpitations, Bigger boys and stolen sweetheart, une jolie ballade amère, et Chun Li's Spinning bird kick, hommage instrumental aux pouvoirs spéciaux de la célèbre combattante du jeu Street Fighter. When the sun goes down
Une ballade piégée, qui démarre au bout d'une minute sur un riff de guitare gentiment monstrueux, tandis qu'Alex Turner décrit les désillusions d'un badaud errant dans le quartier des prostitués à Sheffield, observant notamment les allers et venues d'un « Scummy man » - la chanson sera à l'honneur d'un court-métrage réalisé par Paul Fraser, tournant autour de Nina, une jeune prostituée de 15 ans maltraitée par le louche individu décrit dans les paroles (interprété par Stephen Graham, le comparse de Jason Statham dans Snatch). Le DVD de ce film d'un quart d'heure est disponible sur le site anglais de Domino Records ou sur www.amazon.co.uk. Whatever people say I am, that's what I'm not
Un titre en forme de pied de nez à tous ceux qui ont essayé de les modeler ou de s'emparer du phénomène de quelque façon que ce soit, des réenregistrements plus carrés des titres qui les ont fait connaître, une production léchée qui n'empêche pas les gamins de se lâcher violemment quand le besoin se fait sentir (assez souvent, donc). Outre les singles précédemment cités, ne manquons pas d'évoquer la petite bombe des dancefloors A certain romance ou l'interlude apaisé Riot van.Who the fuck are Arctic Monkeys ?
Sorti trois mois à peine après leur premier album, ce cinq titres est la façon qu'ont trouvé les Monkeys de montrer à leurs fans qu'ils ne s'étaient pas reniés avec le succès. Poussant assez loin dans le registre bruitiste sur ses deux premières pistes, le CD s'égare ensuite dans des circonvolutions pop charmantes mais un peu fourre-tout, dont les influences seront beaucoup mieux canalisées dans les productions à venir. Leave before the Lights come on
Une ambiance de lendemain de cuite plane sur le titre éponyme de ce single qui n'eut pas les honneurs de se retrouver sur le premier album des Monkeys, probablement pour le côté redondant qu'il aurait amené. Notons en piste deux une jolie reprise des indie de Little Flames, Put your Dukes up, John. Favourite worst nightmare
Porté par l'excellent single Brianstorm, à même de contenter les fans de sa rythmique imparable – les guitares ne phagocytent pas un jeu de batterie qui aura fait cauchemarder plus d'un joueur de Guitar Hero -, le deuxième album des Arctic Monkeys se situe dans la droite lignée de son prédécesseur, dispensant les émotions pop et rock avec générosité. Le titre Fluorescent Adolescent rend hommage à toute une frange matricielle du public qui aura porté le groupe vers les sommets (on vous conseille la vision du clip et de ses clowns en pleine baston), tandis que Teddy Picker écorche les partisans d'une célébrité à tout prix. Tout le monde est content.Humbug
L'album de la maturité ? Surtout pas, malheureux ! Même si Alex Turner s'en est allé donner de la voix sur le projet The Last Shadow Puppets, le son Arctic Monkeys reste fidèle à lui-même, avec cependant plus de recherches dans les arrangements, comme peuvent en témoigner les deux singles portant l'album : le tubesque Crying Lightning et son refrain lourdement entêtant, et la superbe ballade Cornerstone, à s'écouter en boucle les jours de pluie histoire de donner des airs pop à son spleen.

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