Sont conviées à la première soirée du Festival des Femmes s'en mêlent : Lonelady, rockeuse pop à l'anglaise, et Jenny Wilson, suédoise à l'univers musical fort différent de celui de ses compatriotes habituées du Ciel. Pas de blancheur cristalline fidèle aux terres neigeuses du pays de la pop, pas non plus de mélancolie charbonneuse (ceci n'est pas un désaveu), mais des couleurs, et du style. Voix puissante et généreuse, groovy à souhait, regard électrique et silhouette rétro kitsch gravement classe, elle nous enchante, et on croit bien qu'on est objectifs. Certes, « les goûts et les couleurs » (comme c'est convenu), et toutes les très sérieuses théories sur la particularité des appréciations de chacun ne nous sont pas étrangers ; loin de nous l'idée de prendre votre opinion en otage, mais « Hardships », dernier album de la suédoise précitée, nous semble fonctionner comme l'exception qui rend les choses plus claires, limpides, miroitantes. Pop cuivrée, vigueur rythmique empruntant avec un brio étonnant au R'n'B : il magnétise à la grâce d'une partition expérimentale dont l'efficacité et le génie ne peuvent être remis en cause. Et si, en ce qui nous concerne, on adore l'écouter en boucle l'air béat, la moue légèrement niaise en pensant au live prometteur, on sait plus même qu'on ne le conçoit (appréciez notre magnanimité) que ces morceaux pourraient en laisser plus d'un insensible. Pour savoir si vous en êtes, écoutez donc le volcanique et tubesque Like a fading Rainbow, démonstration faisant honneur à la texture vocale de la demoiselle comme à sa bonne humeur contagieuse, The Wooden Chair, merveille agile et sautillante, ou le sensuel Pass me the salt.
Laetitia GiryLonelady / Jenny Wilson
Vendredi 26 mars à 20h30, au Ciel