Les hostilités continuent brillamment le samedi avec The Tiny, duo que l'on pourrait qualifier, en qualité de fier représentant d'une pop suédoise légèrement dépressive qu'il est, de pur symptôme de la programmation du Ciel. Les caractéristiques de cette formule sont ici poussées à leur paroxysme : voix très éraillée et tremblante, contraste entre noirceur et fantaisie plus que marqué, titre d'album à l'éloquence évidente (« Gravity & Grace »). Si certains morceaux nous surprennent dans le mauvais sens du terme (Last Weekend et sa voix accompagnée de chœurs étranges pour des crescendos manifestement désireux d'avoir un effet épidermique), d'autres, plus mystérieux, fonctionnent davantage : Burn, ou Ten Years allient des jolies envolées aux piano et violoncelle, augurant du bon pour le live. Notons que le duo n'est qu'à moitié féminin – dérogeant à la règle du festival –, reste à espérer qu'il valait la peine de laisser les hommes s'en mêler. En première partie de soirée, la solaire new-yorkaise Sydney Wayser devrait ravir les oreilles engourdies. De son dernier album « The colorful » se dégage une énergie à la fraîcheur revigorante et à la simplicité des plus plaisantes. Si vous venez à l'avoir entre les mains, ne vous fiez surtout pas à sa pochette, calamiteuse, et écoutez ses mélodies toutes mignonnes, décorées de sons produits par des jouets – on est curieux de voir ça en live – et habillées d'une voix aux décrochés éraillés servant une fluidité musicale admirable. Lullaby sonne fleuri et citadin à la fois, Banjo Bayou étonne par son aspect rétro-tendance, quand Drive in not drive through séduit dans ses variations de rythme inattendues. Le tout est aérien, ludique et assez varié pour ne pas lasser : parfait pour ce début de printemps.
LGSydney Wayser / The Tiny
Samedi 27 mars à 20h30, au Ciel