Jazz à Vienne, pour ses trente ans, s'offre une programmation qui mêle audaces et incontournables. Quentin Pourbaix
Dire que Jazz à Vienne sort les muscles pour ses 30 ans serait faire insulte à ses précédents hôtes. Au nombre de ceux-là on pouvait compter l'an passé que Martial Solal, Wynton Marsalis et Gilberto Gil, excusez du peu ! Cette année, on pousse à nouveau un sifflement admiratif au regard du menu proposé: les noms prestigieux de Joe Cocker, Elvis Costello (photo) ou Michel Portal ont tôt fait de vous mettre en appétit. D'autant que le reste est à l'avenant, la programmation jonglant avec grands noms et découvertes, et offre en même temps un éventail éclectique qui dévoile le jazz dans toutes ses nuances, du plus expansif au plus intimiste, du plus festif au plus sensuel. Le guitariste Paco de Lucia nous emmènera ainsi sur les rivages du flamenco quand Manhattan Transfert nous emportera aux confins du jazz vocal new-yorkais. On découvrira aussi avec bonheur un jazz qui se retrempe dans sa négritude avec Mart'nalia ou Angélique Kidjo, et le si jubilatoire Bobby McFerrin, qui s'est fait une spécialité de faire chanter son public. On trépigne également à l'idée d'écouter le chanteur et guitariste Joe Bonamassa, fils spirituel de Clapton et déjà adoubé par BB King et Joe Cocker. Plus loin, « la meilleure chanteuse blues du moment » selon Jean-Paul Boutellier, programmateur du festival, j'ai nommé Diana Krall, viendra taquiner les oreilles du public, et montrer qu'elle est plus que l'épouse de Monsieur Costello. Enfin, du côté des frenchies, on signalera la prestation attendue de Malted Milk, formation nantaise qui vient de sortir son troisième album et est en train de se rendre incontournable. Le tout sera servi dans un écrin sans égal, le Théâtre Antique, et agrémenté hors ses murs des rendez-vous plus cosy du Cub de Minuit, ou ceux carrément débridés du Jazz Mix. On en frémit d'avance.Jazz à Vienne du 25 Juin au 9 juillet