La réputation de Souad Massi n'est certes plus à faire. Trois albums au compteur (Raoui en 2001, Deb en 2003 et Mesk Elil en 2005) et un live qui, soit dit en passant, redonne foi en la possibilité de ne serait-ce qu'apprécier un live enregistré. Et pourtant, on en parle. Qui n'a pas déjà entendu sa voix délicatement orientale, aux accents et trémolos parfaitement charmants ? Sans jamais trop en faire, elle enchante l'auditeur avec un répertoire faisant la synthèse des cultures qu'elle côtoie : le chaâbi nord-africain, le folk plus occidental et le flamenco andalou sont présents, mélangés, sans jamais être trahis. Ni folklore, ni démagogie pour occidentaux assoiffés d'exotisme : Souad chante en arabe et revendique de se faire comprendre par l'émotion qu'elle transmet grâce à sa musique, sans besoin d'une intelligibilité textuelle parfaite. Si elle travaille « avec des gens originaires de Martinique, de France, de Hongrie et d'Algérie », elle a récemment déclaré : « nous autres musiciens, nous ne connaissons pas de problèmes de communication, bien que notre groupe se compose de différentes nationalités. » De même, elle estime « que le public comprend la musique à travers les émotions, même s'il n'est pas à même de comprendre les paroles. » Nous ne pouvons que saluer la sagesse de cette assertion, en précisant que la mélancolie qui se dégage simplement de sa musique en est la plus flamboyante preuve.
LGSouad Massi
Jeudi 20 mai à 21h, à La Source