D'un côté Woodstock, 3 jours d'une grand-messe musicale et pacifiste au milieu de 1969 et de l'Etat de New-York. Climax d'espérance avant la douloureuse descente acide des 70's, aujourd'hui, un lieu commun de la culture pop occidentale. De l'autre côté, ce groupe suisse d'indus créé au mitan des années 80, et présenté par Bertrand Cantat comme « le meilleur groupe du monde » : The Young Gods. Méconnu du grand public, le trio serait, pour sa capacité à brouiller les lignes entre électro et rock, une référence clef pour des musiciens comme The Chemical Brothers, Tool et The Edge. Alternant succès critiques et tournées underground, The Young Gods, qui ne sont certes plus si jeunes, récoltent depuis 2005 le fruit de leur travail de défricheurs sonores. Cette année-là, Genève leur commande pour la Fête de la musique l'illustration musicale du film de leur choix. Une boutade plus loin, et c'est Woodstock (1970), film tout en split-screen de Michael Wadleigh sur ledit festival qui sort du chapeau. Dans le genre défi à la gomme, difficile de faire mieux. Cela dit, comme The Young Gods sont épatants, ils se sont mis au boulot et ont rencontré l'enthousiasme à chaque nouvelle représentation du show, comme aux Nuits de Fourvière l'an passé. Pour ce qu'on en a vu, c'est vrai que ça a de la gueule, les Fribourgeois déployant tout leur savoir faire au pied d'un grand écran sur lequel se déploie une version courte et muette du docu. On assiste ainsi à d'inattendus doublages qui vous amènent sur des rivages électro-pop tandis que Joe Cocker et consort, dont les visages occupent l'écran dans un ballet d'hélicoptères, accouchent d'une nouvelle génération de rêveurs.
Quentin PourbaixThe Young Gods play Woodstock
Jeudi 27 mai à 21h, à la Source