Musique / Cela faisait longtemps qu'on attendait une visite de The National dans nos contrées, depuis la sortie il y a trois ans de l'album qui a définitivement placé le groupe au sommet du rock d'aujourd'hui, le fulgurant Boxer. Non seulement Les Nuits de Fourvière exauceront enfin nos souhaits, mais le festival offre une double dose de National à son programme. Un concert du groupe le 13 juillet, affiche partagée avec Vampire Weekend ; et la veille, une nuit Brooklyn présentée et proposée par The National visant à faire découvrir l'effervescence musicale qui a saisi ces dernières années le quartier. Pourquoi le groupe s'est-il retrouvé à la tête de ce projet ? Grâce à la compilation Dark was the night, rare cas de disque de charité (pour la lutte contre le SIDA) ayant une réelle valeur artistique : les frères Dessner, guitaristes au sein de The National, avaient réuni pour la première fois la crème de la scène de Brooklyn, toutes générations (David Byrne était de la partie...) et chapelles confondues (Antony ou le Kronos Quartet y offraient de belles contributions). De toute évidence, si la puissance de The National tient beaucoup à la voix et aux textes de Matt Berninger, les frères Dessner en sont les têtes chercheuses, ramenant d'albums en albums des collaborations prestigieuses pour parfaire la discrète richesse instrumentale des chansons. Pour la première fois producteur à part entière de leur dernier disque (l'excellent High Violet), le groupe affiche son ambition : réconcilier efficacité et érudition.
CCThe National
Aux Nuits de Fourvière (69) le 12 juillet (Nuit Brooklyn) et le13 juillet (avec Vampire Weekend).