Un frangin Gallagher sans mèches rebelles ni coups de sang irraisonnés, un golgoth norvégien maniant la guitare à douze cordes comme personne, ou encore notre folkeux valentinois préféré : l'édition 2010 de Sur la route de Tullins convie du beau monde. FC
Depuis quatorze années, le festival vient de là, il vient du blues. Avec bien évidemment en tête la conscience du fécond héritage de ce genre musical fondateur, la programmation s'autorise toujours à explorer moult esthétiques – tenez, en exemple parfait de cette ouverture à tout crin, sachez que le lancement du festival Off se fera dans les rues de Tullins le 25 juin avec les trublions de Bombolessés, des québécois adeptes des rythmes brésiliens... On fera difficilement plus éclectique. Dans le Off toujours, on pourra revoir sur scène les compositions à fleur de peau extraites du troisième album de H-Burns, le superbe We go way back, dont on n'a vraiment, mais alors vraiment pas fini de vous vanter les innombrables mérites. Pour ce qui est du In, le festival accueillera en grandes pompes le local de l'étape Pep's, qui se retrouve logiquement promu après avoir foulé nonchalamment la scène du Off en 2001. Autre tête d'affiche à ne pas manquer, l'acclamé guitariste irlandais Johnny Gallagher, qui outre le patronyme, partage avec les frères ennemis d'Oasis un goût prononcé pour les explorations rock en famille (avec son groupe Boxtie). On nous promet un live enflammé et, au vu des captations scéniques du garçon qu'on a pu jeter en pâture à nos yeux pas du tout innocents, c'est bien ce qu'on devrait avoir. Si tel n'est pas le cas, on partira en chantant le refrain de Don't look back in anger à tue-tête, le poing levé.
Norway of lifeOutre ces belles découvertes, auxquelles on adjoindra le live des canadiens électro-décalés de Misteur Valaire, on pourra aller se repaître de la virtuosité du physiquement imposant Bjorn Berge (photo). Depuis son passage à la Bobine en janvier 2009, ce guitariste norvégien hors normes, spécialiste émérite de la guitare à douze cordes, s'est coupé les cheveux, a redressé ses lunettes, et a enfilé une belle veste cachant ses superbes tatouages pour les besoins de son dernier opus, Fretwork. Que l'on se rassure, ce n'est pas parce qu'il a subitement souhaité ressembler à un gendre idéal que sa musique s'est apaisée : on y retrouve sa dextérité extraterrestre, son incroyable technique parvenant à nous faire croire, quand on ferme les yeux, que tout un groupe est à l'ouvrage. Le tout avec son savoureux timbre de “hard-rocker bluesy“ qui ne manquera pas de faire succomber les femmes et hommes de goût. Sur la route de Tullins
Vendredi 25 et samedi 26 juin, à Tullins