Astucieusement caché entre les têtes d'affiche de Musique en Stock, on trouve le choupinet Eli “Paperboy“ Reed, dont l'allure inoffensive masque une motherfucking bête de scène. FC
Histoire de vérifier si les saloperies qu'on a bues toute la journée n'avaient pas influé sur notre jugement, on se rue donc sur Roll with you. Et là, plus de doute, un miracle s'opère. Les titres s'égrènent avec une rapidité phénoménale, sans temps mort. Reed fait preuve d'une monstrueuse aisance à jouer sur des rythmiques et mélodies rétro mais jamais passéistes, que ses qualités d'interprète ne cessent jamais de sublimer. En fait, la recette peut s'expliquer facilement : l'artiste sait qu'il foule des sentiers musicaux violemment piétinés, il y va donc avec une saine humilité, avec pour optique de faire ses preuves le micro en main. Un modus operandi à ce point convaincant que le garçon signe son deuxième album (Come and get it) chez Capitol. Pour l'enregistrement, on le colle dans les pattes du mastodonte Mike Elizondo, producteur qui aligne sur son tableau de chasse Eminem, Pink ou Gwen Stefani. Qu'on se rassure : pas de bling bling ou de clip au bord de piscines remplies de champagne, le Paperboy reste fidèle à lui-même et livre un second opus tout aussi jouissif que son prédécesseur. Et sur scène, il a gagné en assurance tout en restant aussi modeste qu'à ses débuts. Une certaine idée de la classe. Eli Paperboy Reed
Samedi 10 juillet, au festival Musique en Stock de Cluses