MUSIQUE / Deux voyelles en moins pour se différencier d’un obscur groupe américain du même nom, mais toujours la même ligne directrice chevillée aux cordes : les Australiens de PVT, anciennement Pivot, débarqueront à la Bobine vendredi soir avec leur son atypique, électrique, électronique, fantastique – voire, fantasmagorique. À l’image de Community, la plage d’ouverture de leur nouvel album intitulé Church With No Magic, leur rock expérimental en a plus dans le pantalon et dans la cervelle que beaucoup de ces popeux folkeux éthérés qui enflamment les myspace aussi soudainement qu’une bourrasque. Bien qu’il ne soit pas forcément question ici de cervelle ou de tout autre partie du corps faisant appel à la raison : on est plutôt dans le sensitif, le ressenti, l’église évoquée dans le nom de l’album étant une métaphore – matérialisant la dévotion, la transe, le psychédélisme l’obscur… voire la sorcellerie –, plus qu’une simple évocation d’un édifice religieux sans magie. D’ailleurs, la religion de PVT est loin d’être claire, le groupe multipliant les références : les Pink Floyd version Roger Waters croisent des sons électro plus contemporains, quand les guitares et les synthétiseurs nerveux évoquent leur comparses américains de Battles. O Soundtrack Of My Heart, leur premier opus ambitieux et inégal, avait lancé le groupe. Ce Church With No Magic prolonge les expérimentations, toujours dans l’inégal, sans néanmoins tomber dans le pur produit hermétique, grâce notamment à des pépites appréciables (comme le très efficace Windows). On attend de découvrir tout ça en live, notamment la prestation du multi-instrumentiste Richard Pike, qui matérialise vocalement l’essence de PVT.
AMPVT
Vendredi 17 septembre à 20h30, à la Bobine
