/POP FOLK/ Etrange objet que ce Hold this ghost, album du duo américain au nom pas moins étrange : Musée Mécanique. Ne vous y trompez pas, il s'agit bien là de musique. Emprunté à un véritable musée de San Francisco, dont la collection composée d'automates, de boîtes à musique ou encore de vieux instruments mécaniques est une source manifeste d'inspiration – ce nom affirme la fascination des deux compères pour les objets de récupération et les fantômes qui les habitent : le musée devenant la boîte à trésor réelle de leur propre univers, fictif quant à lui. A l'écoute de certains morceaux, on pense – un peu honteux – au son aérien de Air. Pourtant on sait, on entend bien la différence fondamentale entre les deux groupes : rien d'électronique et rien de français dans la gestation de Musée Mécanique, mais du folk et une subtilité d'arrangements qui tue le père (folk) efficacement. La mélancolie des mélodies dessine délicatement un calme bienheureux, évoquant les derniers reflets du crépuscule sur un lac du nord de l'Amérique plus que les chairs bouillant sous le soleil de Californie (Etat d'origine du groupe, comme la presse aime à le rappeler). Des titres comme « Like home » – léger au possible – ou « Nothing glorious » – magnifique de tristesse assumée – présentent leur musique comme un cocon libéré de ses limites matérielles, purement sonore et sensoriel : abstrait. On est bien curieux de découvrir leur live, que l'on pense pouvoir qualifier sans grande marge d'erreur de potentiellement hypnotique. LG
Musée Mécanique
Mardi 28 septembre à 20h30, au Ciel.