En allant voir Joe Jackson ce samedi à la MC2, ne vous attendez pas à l'un de ces gros raouts nostalgiques des années 80. Nope, vous aurez affaire à un compositeur / interprète exigeant, aussi humble que passionné par sa discipline artistique. FC
Le truc, c'est que Joe Jackson est un artiste entier, qui fait passer la musique avant tout, et surtout avant la gloriole. Incorrigible au dernier degré, quand il sort son autobiographie en 1999 (A Cure for Gravity), on n'y trouve nulle trace de ce qui fait vendre habituellement ce genre d'opus : pas de sexe, pas de drogue, juste une analyse poussée, honnête et assez passionnante pour les mélomanes, de son approche du médium musical, de ses méthodes de composition, qui expliquent de façon quasi sacerdotale ses orientations jazz, pop et parfois expérimentales des dernières années – Jackson n'y évoque même pas sa consécration au début des années 80. Qu'on ne s'y méprenne pas : Joe sait ce qu'on attend de lui quand on vient le voir, et interprète ses titres les plus connus sans condescendance, mais dans des arrangements surprenants, synchrone avec ses préoccupations musicales du moment. Ce clopeur invétéré n'est en effet pas du genre à donner dans la nostalgie muséifiée, et ne regrette qu'une seule chose dans son parcours : le temps où l'on pouvait fumer dans les lieux publics... Joe Jackson
Samedi 16 octobre à 19h30, au Grand Théâtre de la MC2.