World / L'album est splendide. Ce Chamber Music du Malien Ballaké Sissoko et du Français Vincent Ségal renferme une grâce envoûtante. L'harmonie est parfaite entre ces deux musiciens, éminemment respectables et diablement passionnants : lui, Ségal, moitié du duo Bumcello et violoncelliste de tous les combats musicaux (il a notamment bossé avec Piers Faccini, Brigitte Fontaine ou encore Marianne Faithfull) ; et lui, Sissoko, joueur de kora digne représentant de la tradition griotique mandingue. Le fruit de leur collaboration, sorti il y a tout juste un an, est un objet musical de haute tenue, pratiquement construit autour de leurs deux seuls instruments. Un dialogue non didactique et non belliqueux – aucun des deux ne se met en avant outrageusement – qui confère au rendu une agréable simplicité. Une invitation au voyage – expression galvaudée quoique véritablement appropriée ici –, mais vers une destination inconnue et non identifiée. Évidemment, la kora évoque l'Afrique, mais l'on dépasse rapidement l'écho de la carte postale sonore pour les suivre dans leur « musique de chambre ». Les deux instruments, malgré des origines et des histoires différentes, semblent avoir été conçus pour s'entendre : la kora, harpe-luth à vingt-et-une cordes, image parfaite d'une musique dite traditionnelle, répond avec une certaine chaleur à la gravité du violoncelle et de son expression classique par excellence. Diablement élégant, tout comme l'on peut aisément imaginer le concert qui en découlera. AM
BallakÉ Sissoko & Vincent SÉgalJeudi 4 novembre à 19h30, à la MC2.